Quand il est question de la réalité d’un auteur-compositeur, la vérité est plus intéressante que la fiction.
C’est du moins vrai pour Derik Baker de Virginia To Vegas qui a cumulé plus de 260 millions d’écoutes (et trois Prix SOCAN) depuis le début de son projet en 2014.
« Je crois que les vraiment bonnes chansons viennent d’une histoire vraie, au moins une petite partie », explique l’ancien guide touristique quelques semaines après la parution de son deuxième EP en 2020, don’t wake me, I’m dreaming, et de son plus récent simple « Palm Springs (the way you made me feel) » dans la foulée de A Constant State of Improvement. « C’est quand j’ai commencé à raconter des histoires plus authentiques que j’ai commencé à vraiment connecter avec les gens qui sont fans de ma musique. C’est un peu une anomalie : plus tu es près d’une expérience passée, plus ça touche les gens. »
À preuve, l’histoire derrière « Betterman », une chanson pop soyeuse comme un milk shake qui a jusqu’à maintenant récolté 10 millions d’écoutes. « “Betterman” est l’histoire vraie de mon retour à Toronto, la queue entre les jambes, après une rupture difficile et à un point bas de ma vie », se souvient Baker à propos de son départ de Los Angeles en 2019. « Mon chien était sur le siège du passager, ma voiture était remplie de meubles et de photos et je prenais conscience du fait que j’allais devoir m’installer dans un “bachelor” et recommencer ma vie à zéro. »
Pour Baker, la nature mélancolique de l’expérience a constitué un défi particulier lorsqu’est venu le temps de créer une chanson pop qui trouverait un public. « Comment raconter ça de façon poétique, accrocheuse, et qui donne envie aux gens de chanter à l’unisson ? »
Puis il y a son plus grand succès, « Just Friends », qui cumule plus de 50 millions d’écoutes. « Celle-là raconte un béguin estival à Toronto », explique le chanteur natif de Virginie. « L’idée de la chanson est que je vivais à L.A., mais j’ai écrit une chanson qui parle de s’ennuyer de Toronto pendant que j’étais à Toronto. »
« Comment raconter ça de façon poétique, accrocheuse, qui donne envie aux gens de chanter à l’unisson ? »
“Il y a une strophe dans la chanson qui dit “So why don’t we go out and get a drink in the west end”, mais au départ la phrase était “Why don’t we go get a room at the Westin”, en parlant de l’hôtel Westin Harbour Castle sur Queen’s Quay. La chanson raconte une journée d’été géniale, t’es sur un bateau sur le lac, tu sais, ce sentiment quand vous êtes à Toronto, tu te sens un peu “cocktail”, et que tu passes un vraiment bon moment avec quelqu’un dont tu t’es entiché. J’essayais vraiment d’exprimer cette émotion.”
L’artiste, sous contrat chez Wax Records, qui nous a offert des succès du Top 10 comme « We Are Stars (feat. Alyssa Reid) », « Selfish » et « Lights Out », affirme qu’il préfère travailler en équipe. Il s’est bâti une coterie de collaborateurs qui comprend des auteurs-compositeurs professionnels comme Mike Wise, Justin Alexis, David Charles Fischer, Geoff Warburton et Nathan Ferraro.
« Tout le monde apporte quelque chose de différent à la table, que ce soit une mélodie, un vocabulaire cool, une capacité à tester la logique d’une histoire ou encore à la structurer », explique Baker, qui a conclu un partenariat avec Republic Records pour ce nouveau EP. « Tout le monde a des forces et des faiblesses différentes. Je crois que moi et mon groupe d’amis on se complémente bien et ça rend ma musique meilleure. »
Et quelle est la principale force de Baker ? « J’aime beaucoup le contexte, l’histoire, et le fait de penser à la couleur — du genre peignons un tableau de cette situation spécifique », répond-il « Mon ami Geoff est très doué pour articuler la façon de dire les choses de manière sensée, tandis que mon pote DCF est toujours à la recherche de la rime parfaite — c’est un bourreau de travail, il n’abandonne jamais. C’est vraiment chouette. »