Les compositeurs de musique de production devraient également être conscients de l’importance d’inclure des métadonnées complètes et précises dans chacune de leurs œuvres.

« Maintenant que l’ère numérique est bien installée et toujours en croissance fulgurante, cette industrie dont nous faisons partie dépend presque à 100 % de l’erreur humaine », laisse tomber Hardy. « Nous ne sommes probablement payés que pour 20 % à 30 % des exécutions réelles de nos œuvres. En tant que créateurs et vendeurs de musique, nous sommes à la merci du producteur et de l’ingénieur en post-prod pour la déclaration adéquate de nos œuvres, que ce soit physiquement ou électroniquement. »

Steve Pecile a fondé Soundminer afin de mettre en marché un système de gestion des fichiers audio qu’il avait créé pour son usage personnel. « Nous avions créé ce logiciel pour usage interne », relate-t-il. « Lorsque nous avons ouvert un de nos nouveaux studios, nous avons organisé une grande fête et quelques personnes de Avid étaient en ville et sont venues à cette fête. Pendant la soirée, l’un d’entre eux m’a demandé ce qu’on voyait sur un écran. Nous lui avons expliqué et il nous a immédiatement dit que nous devions aller présenter ce logiciel à Hollywood. Nous avons donc réservé un kiosque à l’édition suivante de la National Association of Broadcasters Convention et avant qu’on ait eu le temps de dire “Ouf!” nous étions chez Skywalker, Pixar, Lucasfilm, Warner Brothers et Universal – pour ne nommer que ceux-là – et nous y sommes encore aujourd’hui. »

Le Canada est une des plaques tournantes de la musique de production.

« Au fil du temps, nous avons pris de l’expansion, développé des serveurs et rendu l’application plus accessible. Tout s’articulait autour de l’idée d’inclure des métadonnées dans les fichiers. De nos jours, ce mot est d’une importance vitale pour la musique. Oh! bien sûr, quand il s’agit d’effets sonores, c’est amusant de savoir d’où il provient, mais lorsqu’il est question de musique, les créateurs dépendent de cette information pour leur gagne-pain, c’est pourquoi les métadonnées sont si cruciales. Nous avons donc trouvé un moyen de les rendre plus robustes. »

Pecile s’est fait l’apôtre de l’importance des métadonnées et prêche à qui veut bien l’écouter depuis une décennie. « J’ai même été voir la Production Music Association [la principale organisation représentant la communauté de musique de production aux États-Unis] et je leur ai dit “Laissez-moi vous construire un serveur où vous pourrez mettre toutes vos métadonnées et les rendre accessibles par nos logiciels afin de créer des cuesheets de manière simple et efficace.” Ils m’ont répondu que l’idée était géniale, mais qu’il faudrait d’abord obtenir le soutien de toutes les parties impliquées. »

Il y a présentement une tendance vers le modèle basé sur la reconnaissance numérique de la musique par des compagnies telles que soundmouse qui permet la gestion d’exécutions musicales pour les réseaux, les producteurs, ainsi que les organisations de droits d’exécution et autres types de droits d’auteur.

« Leur système est essentiellement un algorithme qui lit la musique et qui inscrit de l’information numérique dans la portion audio, ces mêmes métadonnées dont on parlait plus tôt », explique Hardy. « Soundmouse vend son produit aux réseaux et leur système de reconnaissance veille sur les émissions 24/7. Comme de plus en plus d’entreprises s’abonnent à des services comme celui de soundmouse, la question du retitrage devient d’autant plus problématique que les ODE telles que la SOCAN, ASCAP ou BMI finissent par avoir des doublons et elles ne versent pas de redevances lorsque cela se produit.

Que ce soit grâce a une PME implantée internationalement comme hard ou une entreprise de logiciels comme Soundminer, dont les innovations ont eu un impact mondial, il est évident que le Canada est une des plaques tournantes de la musique de production.

De plus, grâce à l’acquisition de Jingle Punks un peu plus tôt cette année, l’entreprise de gestion de droits ole qui a des bureaux à Toronto, Los Angeles et Nashville a créé une des plus importantes librairies de musique de production au monde. Ole s’est lancé dans ce secteur de l’industrie au printemps 2011 alors que la division de musique de production de l’entreprise a complété l’acquisition de The Music People, la plus importante maison de création de musique de production à l’époque, avant de compléter une autre acquisition, soit celle de MusicBox, aux États-Unis.

Comme l’explique Ross Hardy au sujet de son entreprise, “nous avons mis sous contrat 34 créateurs canadiens depuis un an, incluant 5 lauréats de prix Juno et nous avons produit 30 CD – des VCD, en fait, puisqu’il s’agit de CD virtuels – contenant près de 2000 œuvres. Nous sommes passés de zéro vente à l’international à une représentation dans plus de 50 pays. Une grande partie de notre énergie est dédiée au lancement de nouveaux produits dans ces flux de ventes internationales.”