La tournée TD Musiparc, qui a vu jusqu’ici les France d’Amour, 2Frères, Marc Hervieux et autres Laurence Jalbert chanter devant un auditoire restreint de voitures remporte un vif succès.

Guylaine Tanguay « Je n’ai jamais aimé autant que ça me faire klaxonner de ma vie », disait récemment à la blague Guylaine Tanguay faisant allusion à ses spectacles de Gatineau, Bromont, Mercier et la Baie de Beauport. Et ça risque de se manifester à nouveau le 19 juillet prochain à Mirabel pour le dernier de cette série pas ordinaire. « Si jamais ça se produit dans ma conduite de tous les jours, je vais répondre par des becs d’amour ! »

Quoi qu’il en soit, l’exercice n’est pas évident pour tous les musiciens en ces temps de pandémie. « On était un peu stressé, j’avais peur que ça soit trop réglementé, trop procédural et qu’on perde tout le côté plaisir de la musique. En temps normal, on s’adapte selon le public, on trouve notre énergie là-dedans. Si les spectateurs sortent de leur voiture, ils n’entendent rien, il n’y a aucune amplification sur la scène, pour entendre la musique, il faut syntoniser une fréquence radio, donc il faut rester dans la voiture. C’est le but ! Les musiciens entendent à travers leur ‘’in ear’’ ou moniteur d’oreille, pour nous sur scène, c’est le silence total ».

Guylaine Tanguay, dont le nouveau disque simplement intitulé Country a repris sa place au sommet des palmarès de vente avec une reprise de L’arbre est dans ses feuilles (Zachary Richard) et plusieurs textes de sa plume, un précédent dans son cas, est catégorique sur l’importance de ses spectacles: « il n’y a pas de temps mort, il arrive même que nous ne jouons pas certaines chansons au complet, il y a des pots-pourris qui peuvent durer douze minutes, et j’essaie de parler le moins possible. Je ne suis pas à l’aise avec les longues présentations de chansons, je suis plus du genre show-off et que ça déplace de l’air, même quand je chante des ballades ».

« Je suis une fille intense »

Chose que Tanguay fait avec conviction sur Country. Écoutez Je m’envolerai ou L’incontournable (un texte sur le deuil, en grande partie écrit par Tanguay) pour vous en convaincre. Elle est en train de développer tout un répertoire de chansons douces qui amène un bel équilibre avec la fille énergique ‘’working nine to five’’ à la Dolly Parton. « Je suis une fille intense », de confier la musicienne de 48 ans.

Fait au Québec, mais terminé à Nashville, Country nous dévoile l’auteure de chansons qui a travaillé avec Jonathan Godin, un habitué des chansons country. « Au début de notre collaboration, je lui ai demandé d’écrire un texte pour une danse de ligne country, mais sans penser à moi comme interprète. N’écris pas pour une fille, écris pour un gars que je lui ai dit, parce que j’ai plus une attitude de gars sur une scène dans la façon d’interpréter et d’être. Oui, je suis en talons hauts, je suis maquillée, mais faut que je te le dise, sur scène, j’oublie que je suis une fille. Je fais partie des boys, je tape du pied à m’en briser les chevilles ! »

« Sur Allez venez danser, je voulais une chanson ‘’Lac St-Jean’’, party de famille, sur des soirées où l’on pense être quinze et on se retrouve à soixante-quinze. Sur une autre, La chasse, (qui est un thème récurrent chez les chanteurs country) elle émet une tout autre opinion : « J’haïs la chasse ! Je suis née au mois de septembre et mon village (Girardville au Lac St-Jean) se vidait à ma fête et c’était plate ! Toute ma vie j’ai voulu écrire mes textes, mais je craignais qu’ils soient trop tristes ou au premier degré. J’aime les chansons qui sont faciles à comprendre ».

Son guitariste, Sébastien Dufour et elle ont formé un tandem de création. « Il sait ce que je veux, il est capable d’être dans ma tête. Je voulais un country plus raffiné, avec plusieurs nuances au niveau des textures en les gardant telles quelles pour les spectacles. Je veux ‘’dé-quétainiser’’ le country », jure-t-elle.

Dufour est loin d’être un manchot. Son solo de guitare sur la chanson Mon Yodeling est dans une catégorie à part, le twang, la verve d’un Junior Brown ou d’un Bobby Hachey ! Ce gars-là pourrait travailler à Nashville demain matin.

À l’aise qu’on la surnomme la Reine du country ? Quand on sait que Renée Martel l’est d’office, les deux reines se sont-elles déjà rencontrées ? « La reine ce n’est pas moi, je ne me sens pas bien avec ce qualificatif. Je lui ai déjà dit à la blague : ta couronne est à toi, le trône, je ne le veux pas ! »