Le 11 août 2023, Manifesto présentait le spectacle The Block Party à la Plage Echo de Toronto pour marquer le 50e anniversaire du hip hop. Plus d’une quinzaine d’ensembles musicaux s’y sont produits sur deux scènes, notamment le rappeur Saukrates, qui célèbre ses 30 ans de carrière et a surpris la foule en invitant  des membres de The Circle – Solitair, Choclair, et Jully Black – à se joindre à lui sur scène. Keysha Freshh a elle aussi surpris le public en se produisant en compagnie de Haviah Mighty, Lex Leosis et Phoenix Pagliacci pour la première fois depuis la dissolution de The Sorority en 2019. Après de puissantes performances de Temia, DJ 4Korners, Vince the Messenger, Clairmont the Second, No Tourists, Sadboi, et Skiifall, la soirée s’est terminée sur un numéro époustouflant d’Aminé. Le 8 août, dans le cadre de Manifesto 2023, la SOCAN a présenté une session éducative « Cooking Beats » avec le producteur OG Parker, animée par Lord Quest, directeur de la création de la SOCAN. Consultez notre reportage photo ci-dessous.



La captation d’un spectacle vient avec certaines responsabilités incontournables lorsque vient le moment d’obtenir les autorisations des détenteurs de droits musicaux. Il en va de même quant à la libération des droits reliés aux œuvres à capter. L’Association des professionnels de l’édition musicale (APEM) a récemment publié un mode d’emploi en condensé pour aider à y voir plus clair. Nous reproduisons ici (avec leur autorisation…) un texte et un visuel qui éclairera certainement quiconque a l’intention de capter un spectacle et de le diffuser.

Lorsqu’il y a captation d’un spectacle, la personne qui finance cette captation porte le chapeau de producteur audiovisuel. Le producteur audiovisuel doit obtenir l’autorisation des détenteurs de droits sur l’œuvre musicale et en libérer les droits.

Identifiez les détenteurs de droits

Le producteur doit contacter les éditeurs musicaux ou les auteurs-compositeurs lorsque ceux-ci n’ont pas d’éditeur. Rappelons que les interprètes ne sont pas nécessairement les auteurs des œuvres qu’ils interprètent, et s’ils le sont, ils peuvent aussi avoir des coauteurs.

Pour identifier les détenteurs de droits, consultez le répertoire public de la SOCAN ou de la CMRRA.

Droits musicaux
APEM, Video Recordings, How-To, French

Lors d’une captation de spectacle, plusieurs droits musicaux sont en cause. Il y a des droits d’exécution publique et de reproduction, mais également un droit de première fixation communément appelé droit de synchronisation.

Pour le droit de synchronisation, le producteur doit obtenir une licence en bonne et due forme pour l’utilisation de l’œuvre musicale. Les licences sont valides uniquement pour les contextes, territoires, étendue et durée d’utilisation explicitement convenus avec les détenteurs de droits.

Les tarifs varient en fonction d’une multitude de facteurs : le contexte, territoire, l’étendue et la durée de l’utilisation, ainsi que de la notoriété de l’œuvre, de l’auteur-compositeur et de son interprète, etc. Si au départ vous n’êtes pas certain de tous les types d’exploitation qui seront faits de votre contenu audiovisuel, négociez un tarif de base pour les exploitations déjà prévues et des tarifs séparés pour différentes options d’utilisations possibles. Télécharger un formulaire d’informations vous permettant de mieux faire une demande de synchronisation pour une utilisation en contexte audiovisuel.

Consultez la marche à suivre complète.



Jayda G est une productrice et DJ originaire de la petite ville de Grand Forks, en Colombie-Britannique, dont l’emballante musique house lui a fait faire le tour du monde, des hauts lieux de Berlin et d’Ibiza aux tournées en Inde, en Chine et au Japon, ainsi que sur les scènes des grands festivals, notamment Glastonbury et Coachella.

Mais pour sa plus récente parution, Jayda est revenue vers ses racines.

Guy, paru le 9 juin 2023 sur l’étiquette Ninja Tune, est un chaleureux mélange de house, de disco et de soul qui se veut un hommage à son père, William Richard Guy, qui est mort alors qu’elle n’avait que 10 ans. Le projet est basé sur des archives vidéos qu’il a enregistré pendant sa maladie afin de documenter sa vie pour que sa cadette puisse plus tard apprendre son histoire, comment il a grandi au Kansas, servi pendant la guerre du Vietnam, été impliqué dans les émeutes raciales de 1968 avant d’émigrer au Canada où il a épousé la mère de Jayda et a eu trois enfants. La sœur aînée de Jayda a aidé William à capter les enregistrements, et le frère aîné de Jayda, le cinéaste et vétéran de l’industrie musicale canadienne Sol Guy, en a fait un documentaire sur la famille et le deuil. Les confinements et les annulations de spectacles sont devenus pour Jayda le moment idéal pour elle aussi plonger en profondeur dans cette matière.

« J’avais déjà passé du temps à regarder ces enregistrements », confie Jayda. « De temps en temps, aux quelques années, je regarde la première heure de la cassette vidéo quand mon père parle de son cancer et du peu de temps qu’il lui reste. Il répète et insiste sur le fait qu’il nous aime et ça m’a toujours fait du bien, mais je n’étais jamais vraiment allé plus loin. Son passage dans l’armée et ce qu’il y a vécu. J’ai été en mesure d’absorber tout ce matériel et d’y consacrer mon temps et mon énergie. Je savais que je voulais intentionnellement que le processus de création de cet album soit différent. »

Jayda G, DJ set

Cliquez sur l’image pour démarrer la vidéo YouTube d’un DJ set de Jayda G.

Guy est un amalgame de house, de disco et de R&B qui a fait la réputation de Jayda, mais entrecoupé d’extraits des enregistrements de son père qui sont un complément aux textes de l’artiste et donnent vie à son histoire. On est dans un univers très différent de son premier album, Significant Changes (2019), qu’elle avait créé seule en studio. « C’était carrément juste moi », dit-elle en riant. Pour ce projet, elle a choisi de collaborer avec le producteur britannique Jack Peñate et les paroliers Frances (Dua Lipa) et Ed Thomas (Jorja Smith) ainsi qu’avec son amie Lisa-Kaindé Diaz du duo électronique français Ibeyi et cette décision était une étape importante dans son parcours d’auteure-compositrice.

« J’ai d’abord été DJ et productrice », explique-t-elle. « Je ne crois pas que j’aurais pu me qualifier d’auteure-compositrice, si on parle de textes et d’essayer de passer certains messages, jusqu’à récemment, surtout avec cet album-ci. Apprendre à écrire des paroles de chansons en travaillant avec d’autres dont c’est le véritable métier a été vraiment inspirant. On s’est mutuellement donné une chance et on a mis nos vulnérabilités en commun. J’ai appris tellement de choses. J’adore me lancer dans des situations où je suis forcée de m’adapter. »

Alors qu’elle travaillait sur Guy, Jayda a reçu une nomination aux GRAMMY® pour le meilleur enregistrement dance grâce à son simple Both of Us (2021) avant d’être invitée à remixer une pièce de Taylor Swift. Elle travaille consciemment à ne pas laisser ces importantes réussites la distraire de ce qu’elle est et de ses objectifs artistiques.

« C’est fantastique et je suis éternellement reconnaissante pour cette nomination – ç’a ouvert plein de portes, professionnellement –, mais j’essaie d’y penser le moins possible », dit-elle en riant. « C’est facile de devenir son propre pire ennemi en se mettant trop de pression parce qu’on espère gagner tel ou tel prix. C’est un terrain incroyablement glissant quand tu es une personne créative. »

 En plus de la musique, Jayda G est une écologiste titulaire d’une maîtrise en gestion des ressources et de l’environnement qui sera l’hôte d’un film documentaire à paraître bientôt intitulé Blue Carbon. D’ici là, elle sera en tournée avec Guy dans les plus grands festivals estivaux en Europe.