Photo par Jean-François LeBlanc. L to R/G à D: Widney Bonfils (SOCAN), Lou-Adriane Cassidy, Justin Maheu (Offices jeunesses internationaux du Québec)
Francouvertes : Le prix Paroles & Musique à Lou-Adriane Cassidy, collaborateurs Stéphanie Boulay, Philémon Cimon
Article par Eric Parazelli | lundi 23 avril 2018
Au terme de la dernière soirée des demies-finales du concours Les Francouvertes, c’est la membre SOCAN Loui-Adriane Cassidy, ainsi que ses collaborateurs Stéphanie Boulay et Philémon Cimon, qui ont remporté le Prix Paroles & Musique assorti d’une bourse de 1000$ offerte par la SOCAN pour souligner leurs talents d’écriture pour les pièces interprétées sur scène par Lou-Adriane. Elle profitera ainsi d’une résidence d’écriture à la maison SOCAN à Paris, d’une bourse forfaitaire de mobilité internationale de 1 500 $ offerte par l’Office franco-québécois pour la jeunesse (OFQJ) et d’une invitation à venir présenter le fruit de son travail lors de la série J’aime mes ex, présentée par la SOCAN, dans le cadre de la 23e édition des Francouvertes.
Les trois finalistes de l’édition 2017 des Francouvertes : Crabe, LaF et Lou-Adriane Cassidy.
Parmi les 9 demi-finalistes du concours, trois ont réussi à rallier les votes du public et du jury de l’industrie dont faisait partie le responsable A&R de la SOCAN à Montréal, Widney Bonfils, soit : Crabe, LaF et Lou-Adriane Cassidy. Les trois finalistes devront donc relever le défi de séduire le jury et le public lors de cette grande finale qui aura lieu le 7 mai au Club Soda, à Montréal. Pour l’occasion, les porte-paroles du concours, Klô Pelgag et Tire le Coyote, offriront une courte prestation en ouverture de soirée.
L’enjeu de cette grande finale sera bien sûr de mettre la main sur la première place et sa bourse de 10 000$, mais de nombreux autres prix viendront récompenser les finalistes, dont le Prix du public, d’une valeur de 5000$, qui sera déterminé par un vote en ligne se déroulant jusqu’au 4 mai au francouvertes.com/vote.
Visitez le site web des Francouvertes pour tous les détails concernant les prix qui ont été remis au terme des demi-finales et bonne chance aux trois finalistes!
Sous les projecteurs : Michael Rault
Article par Melody Lau | lundi 23 avril 2018
Bien des artistes tentent de créer de la musique originale, quelque chose qu’ils n’ont jamais entendu auparavant. Mesurer ses chansons à l’aulne des classiques peut être intimidant, mais pour Michael Rault, les classiques des Beatles ou des Kinks sont plutôt un standard qu’il cherche à atteindre.
Lorsque cet Edmontonien a commencé à jouer de la musique sur scène à sa sortie de l’école secondaire, il jouait « presque uniquement du vieux blues, du country et du R&B ». « J’aimais jouer ces chansons plus que ce que j’avais pu écrire moi-même jusque là », se souvient-il. « Je n’ajoutais des chansons originales à mon “set” que si j’étais convaincu qu’elles pouvaient se mesurer aux autres pièces que je jouais. »
Deux albums plus tard — et un troisième, It’s a New Day Tonight, à paraître le 18 mai 2018 —, Rault utilise toujours cette méthode d’écriture afin de peaufiner son talent, dans l’espoir « qu’un jour, peut-être que je serai vraiment bon ! » Il va sans dire qu’il a un bon bout de chemin de fait grâce aux nombreux enregistrements qui ont informé le glam-pop-rock guitaristique de Rault, un son qui rappelle à la fois les groupes légendaires qui l’inspirent et des groupes plus contemporains comme Ty Segall ou King Tuff.
Pour son prochain album, Rault a fait appel à Wayne Gordon de Daptone Records et Wick Records (Sharon Jones & The Dap Kings, BadBadNotGood), cette dernière étant d’ailleurs sa maison de disques. Cette relation s’est développée grâce à l’aide de son compagnon de tournée, King Gizzard & the Lizard Wizard, et elle a évolué en partenariat dont Rault est très fier.
« Enregistrer à Daptone était une chouette expérience », raconte l’artiste. « Chaque fois que nous retournions dans la salle de contrôle après une prise, ça sonnait déjà parfait à cause du talent d’ingénieur et de prise de son de Wayne, directement sur la bande. C’est cool de voir l’album prendre forme devant nos propres yeux, en temps réel. »
Photo par Émilie Delorme
Amé : Aligner ses propres étoiles
Article par Élise Jetté | vendredi 20 avril 2018
Amélie Larocque s’installe sur le tremplin, évalue sa trajectoire et plonge tête première exactement là où elle avait visé: au cœur de la pop qui éveille les mouvements des auditeurs. Un seul album précède Sa couleur, mais AMÉ a semé ses multiples coloris un peu partout durant les dernières années. Rencontre avec une femme qui s’incarne à travers sa musique.
« Sa couleur, ça parle de mon identité. Ce n’est pas une chanson engagée, mais c’est moi, qui je suis en tant qu’humain et ce que je décide de montrer ou non », explique Amélie en précisant qu’on fait tous des choses pour plaire, se peaufiner pour le regard des autres.
Son album éponyme, paru en 2010, oscillait dans les eaux folks, on sort ici complètement du sentier déjà pavé. « Quand j’ai décidé de me lancer dans l’électro pop, il fallait que j’assume l’électro pop, se souvient-elle. J’avais l’impression d’être seule avec moi-même. Je ne suis pas du genre à me maquiller, mais là j’ai mis le paquet et j’ai sorti le vernis et les paillettes. » C’est en embrassant totalement sa décision que tout s’est aligné: elle allait faire des chansons accrocheuses et dansantes.
Durant les dernières années, les opportunités se sont succédé pour la jeune femme qui a aussi accordé du temps à sa vie de maman. « Ça aura pris tout ce temps-là pour arriver à ce que je voulais vraiment », dit Amélie. En se mettant au service des autres, elle s’est offert un autre type d’évolution artistique. « Je dis souvent aux artistes pour qui je compose et écris des textes que l’importance de ce qu’on aime est beaucoup moins grande que celle de ce qu’on a envie de faire. Dans la vie, j’aime beaucoup de chose. J’écoute de la pop, du blues, du jazz, mais ce n’est pas nécessairement le projet artistique que j’ai envie de mener. » C’est d’ailleurs ce qui est survenu au moment où elle s’est laissé transporter par son désir de faire de la musique pop. « On aurait pu se demander où je m’en allais, mais moi je voulais des effets lasers et de la lumière fluo. Je me suis dit fuck off le folk, parce que ce n’était pas ça que j’avais envie de faire. »
Inspirée par les Milk & Bone, Laurence Nerbonne, Charlotte Cardin, elle croit pourtant prendre racine dans le bon rap québ. « Humblement, j’essaie d’amener cette énergie, cette rythmique rap, dans la pop. Stromae est un bon exemple de cette tendance. Ce gars-là, ça a été la révélation du mix entre faire une chanson pour que tu danses et faire une chanson parce que j’ai quelque chose à te dire. » Elle développe cette stratégie avec toutes les thématiques. L’amour, le courage, le dépassement, le doute.
Lors du plus récent spectacle de Justin Timberlake au Québec, Amélie a amené son calepin et elle a pris des notes. Accompagnée d’une danseuse en spectacle elle tente d’amener son public dans une bulle. « C’est très exigeant. Il n’y a pas beaucoup d’arrêts et je ne te raconte pas la vie de ma grand-mère entre deux chansons », soutient-elle.
Lorsqu’elle sort de sa bulle, de sa couleur, Amélie se laisse emporter par l’univers des autres. « Je suis toujours au service d’un thème, d’une musique, raconte-t-elle. Avec Marc Dupré (pour qui elle a notamment écrit la chanson Ton départ), c’est super spécifique ce qu’il veut. Il m’envoie des musiques où il chante sans dire des vrais mots. Ça a l’air d’être en anglais, mais ce n’est rien. On appelle ça du yogourt ! Même s’il dit rien, ça rime et quand j’écris ses textes, il veut parfois que je lui trouve des mots qui riment avec le charabia qu’il utilise à la base. C’est très drôle et les contraintes me stimulent. »
C’est en travaillant de cette façon qu’elle a commencé à s’écrire des musiques avant de s’attarder à trouver des mots à mettre dessus. « Je me suis servie des gens pour qui j’ai écrit, dans le fond ! »
Le chemin tracé ne l’est que par elle-même. Amélie Larocque dresse la liste de ses ambitions. « Je n’ai pas peur. Je n’ai que des idées. Je veux amener ma musique en France. C’est définitivement un rêve. Je sens que je viens de démarrer quelque chose de grand. »