N’eût été une importante poussée de croissance à l’adolescence, l’auteur-compositeur-interprète folk Dave Gunning n’aurait peut-être jamais joué de guitare.

« Mes parents ont “oublié” de m’inscrire au hockey une année », raconte Gunning en riant. « Je crois que la vraie raison c’est que mon équipement ne me faisait plus. » Désœuvré dans sa petite ville natale de Pictou, Nouvelle-Écosse, il a attrapé la guitare que son père avait achetée au marché aux puces et un voisin lui a enseigné quelques accords. Ses parents lui ont alors dit que s’il apprenait et chantait deux chansons en entier, ils lui payeraient des leçons. Jamais il n’a cru que ça deviendrait une carrière.

Onze albums plus tard et de très nombreux prix aux East Coast Music Awards, Canadian Folk Music Awards et Music Nova Scotia, notamment, Dave Gunning se dit toujours très privilégié de pouvoir gagner sa vie grâce à la musique.

« Je ne suis pas un “naturel” dans ce métier », affirme-t-il, expliquant qu’il est très introverti et qu’il a tendance à souffrir de trac. C’est son ami d’enfance, JD Fortune, qui est plus tard devenu le leader de INXS, qui l’a encouragé à monter sur scène pour la première fois. Gunning est néanmoins beaucoup plus à son aise sur scène de nos jours, y ayant passé plusieurs centaines d’heures sur le circuit des pubs des provinces maritimes avant de se sentir prêt à présenter sa propre tournée.

« Je crois que ce n’est pas du tout inhabituel dans le domaine du folk de vivre des centaines de petits moments plutôt qu’un seul énorme moment »

Gunning décrit affectueusement sa démarche artistique de « col bleu » et affirme que ce qui l’attire, c’est d’être un conteur et de préserver l’histoire à travers ses chansons. Son plus récent album, No More Pennies, a fait la manchette un peu partout à travers le monde après que la Monnaie royale canadienne ait exigé qu’il paie des redevances pour avoir utilisé une image des défunts « sous noirs ». La société d’État a fini par abandonner l’idée, mais elle a quand même exigé que Gunning fasse une collecte de sous noir pour les verser à un organisme caritatif. C’est ainsi qu’il a versé 6200 $ à l’Hôpital pour enfants d’Halifax.

Nombreux sont ceux qui croient que Gunning mérite d’être connu et reconnu d’un plus vaste auditoire, mais il se dit très satisfait de la façon dont les choses ont évolué jusqu’à maintenant. « Je crois que ce n’est pas du tout inhabituel dans le domaine du folk de vivre des centaines de petits moments plutôt qu’un seul énorme moment », dit-il avec contentement. « En tout cas c’est comme ça que ça s’est passé pour moi. »