La première chose que Kevin Comeau et Cody Bowles ont faite après avoir été présentés l’un à l’autre par un ami commun a été de partager leur passion pour le groupe Rush, le prog rock, Star Wars et Star Trek.

Cette chimie est palpable dans le duo musical qu’ils forment aujourd’hui, Crown Lands, où Comeau (guitares, basse, claviers) et Bowles (batterie, voix) rivalisent d’énergie et d’assurance dans de parfaits mélanges de classic psych, de prog, de folk et de blues.

« On voulait que cette chimie transparaisse dans notre musique », explique Comeau. « Il y avait de la magie le jour où on s’est connus, et il y en a toujours. »

Ils ont peaufiné leur son au fil des ans grâce à d’incessantes tournées avec des poids lourds du rock comme Jack White, Primus et Rival Sons. Il était donc important pour eux que leurs chansons dégagent la même énergie que leurs spectacles en direct lorsque le moment est venu de sortir leur premier album éponyme. Enregistré au RCA Studio A de Nashville avec Dave Cobb, lauréat de six Grammys, l’album a été conçu comme une captation en direct afin de permettre des moments de spontanéité.

Lancé en août 2020, ce premier opus amène le duo à aborder des sujets aussi sérieux que celui du racisme systémique au Canada. « La chanson ‘End of the Road’ porte sur les femmes autochtones, les enfants et les représentants de la bispiritualité qui ont disparu et été retrouvés assassinés le long de la route des larmes en Colombie-Britannique », explique Bowles, qui est de descendance à moitié micmaque. « La musique est chargée d’une forte émotion. [On dirait que] la guitare pleure, et le rythme sous-jacent fait songer à une longue marche pénible. »

Le band s’attendait à passer 2020 en tournée, mais on comprendra que c’est resté en plan. Les musiciens en profitent pour travailler sur leur prochain album dans leur studio en forêt au nord d’Oshawa, en Ontario, où ils habitent. Ils trouvent moyen de tisser des polyrythmies et des accords étranges dans leur rock and roll accrocheur tout au long de leur exploration lyrique de notre temps.

« On écrit des chansons qui prennent en compte ce qui se passe à l’heure actuelle autour du monde », explique Comeau. « On essaie de refléter cette situation dans notre musique en espérant pouvoir redonner espoir à des gens qui vivent probablement les heures les plus sombres de leur vie. »

« Feeling Good », ça va
Juste avant la publication du présent article, Crown Lands a reçu un immense coup de pouce publicitaire de Peloton, une entreprise spécialisée en équipements de conditionnement physique et en médias dont la nouvelle campagne publicitaire télévisuelle/numérique/en ligne pour le Royaume-Uni et l’Allemagne présente deux nouvelles versions du classique « Feeling Good » de Nina Simone, soit une reprise de cette chanson par Crown Lands et une version hip-hop du rappeur Duckwrth de Los Angeles, et ce, en plus de la version originale. « Lorsque Peloton nous a invités à travailler sur cette chanson iconique de Nina Simone », explique Crown Lands dans un communiqué, « on savait qu’il fallait lui faire honneur et la reprendre à notre compte. Nina est une femme d’une force incroyable, et le monde a plus que jamais besoin d’entendre son message. » Outre la publicité proprement dite, Crown Lands a lancé l’enregistrement intégral de sa reprise de la chanson de Nina Simone, qui sera intégrée dans de futures classes de conditionnement physique.