« C’est vraiment fou tout ça », souffle le Lavallois Brandon Mig lorsqu’on évoque son exceptionnelle année 2018, laquelle se résume en quatre mots : Best I’ll Never Have. La chanson ayant le plus tourné sur les radios québécoises au courant de l’année passée, un exploit qui a davantage contribué à la reconnaissance du talent de l’auteur, compositeur et interprète que sa participation à La Voix, en 2017. « C’est vraiment trop cool d’avoir eu une chance comme celle-là », abonde-t-il. Anatomie d’un hit en compagnie du jeune musicien.

Portée par une rythmique aux accents tropical house, Best I’ll Never Have est une ritournelle dans l’air du temps qui est parvenue à meubler les programmations estivales des radios commerciales du Québec. Qu’une version bilingue du succès ait été proposée a assurément contribué à maximiser sa diffusion, reconnaît Mig. « Avec les deux en même temps, on a réussi à accumuler [les rotations] et accru sa popularité dans les deux langues, même si la version francophone a tourné davantage. »

« Ce qui est intéressant, c’est que la version en français a beaucoup marché sur les radios, alors que la version anglaise a plutôt fonctionné sur les services de diffusion en continu comme Spotify, Apple Music et les autres, ajoute Brandon Mig. Comme si chaque version avait trouvé sa niche. »

Sa participation à la populaire émission La Voix, son association conséquente avec le coach Marc Dupré, ont sans doute contribué à ce que les radiodiffuseurs, puis le public, adhèrent à sa chanson. « Du côté anglophone, ce sont plutôt les radios indépendantes et universitaires qui ont diffusé Best I’ll Never Have – ça, et Beat 92,5 FM à Montréal. »

Captivé par la musique depuis les leçons de piano qu’il recevait enfant, Brandon Mig a découvert le chant, le son de sa voix, en prenant part à une comédie musicale durant ses années de secondaire. Il a même fait partie d’un petit band de rock alternatif, « même que je continue aujourd’hui encore à jouer avec ces gars-là, simplement pour le fun, pour le plaisir de faire de la musique avec eux. » Son parcours le mènera aux auditions de la Voix : « Je me suis quand même rendu jusqu’aux quarts de finale – toute une expérience. L’été suivant, j’ai tourné un peu avec Marc Dupré » tout en offrant ses services comme auteur et compositeur pour d’autres projets.

C’est un peu par l’entremise de Dupré que Brandon a rencontré l’architecte du succès de Best I’ll Never Have, le compositeur montréalais, réalisateur et propriétaire de studio John Nathaniel, « un musicien extraordinaire. Sa façon de composer est efficace, rapide, formidable ». Fructueuse, ajouterions-nous : Nathaniel a cosigné et/ou réalisé plusieurs succès radio au Québec et au Canada anglais, dont Du bonheur dans les étoiles de Marc Dupré, Placebo et Éclat d’Alexe Gaudreault, en plus d’avoir saupoudré sa magie sur les chansons de OneRepublic, Marie-Mai et Switchfoot, et de s’être mérité le prix Auteur-compositeur de l’année au Gala de la SOCAN en 2017.

La « connexion » entre Mig et Nathaniel fut instantanée. Ce dernier l’a un jour invité en studio à titre exploratoire, simplement pour voir si la chimie opérait en studio. « Avant d’attaquer Best I’ll Never Have, nous avions écrit ensemble sept autres chansons en deux jours, des petites idées de deux minutes qu’on enregistrait. Best I’ll Never Have était la huitième idée; on a réalisé que c’était la meilleure de toutes celles sur lesquelles on avait travaillé. Le déclic s’est fait lorsqu’on a trouvé le refrain; là, on s’est dit qu’on tenait peut-être un hit. » Pourquoi celle-là? « Hmm… Je crois que lorsque nous avons composé la mélodie et le texte, j’étais dans une zone plus « émotive »? J’ai l’impression que c’est ça : à deux on a réussi à composer une chanson pleine d’émotions, dans les mots comme dans la musique ».

À partir de la maquette, le duo a bossé une bonne semaine en studio, faire les bonnes pistes de voix, travailler les orchestrations et la réalisation, elle signée Nathaniel. Or, dès la chanson terminée, le duo songeait à enregistrer une version francophone; bienvenue à la parolière Mariane Cossette-Bacon, collaboratrice de John Nathaniel qui a signé le texte de Placebo d’Alexe Gaudreault, qui a adapté le texte en français. On connaît la suite : « C’est cool d’avoir un mentor comme John parce qu’il sait comment composer de bonnes chansons, et c’est quelque chose que j’aspire à faire encore longtemps », souhaite Brandon Mig.

Best I’ll Never Have aura marqué l’été 2018 et gonflé la notoriété de l’artiste indépendant, qui n’a toujours pas d’album à défendre à ce jour. Vous devinez bien que Brandon y consacre aujourd’hui toutes ses énergies : « Notre plan, c’est de composer un mini-album, cinq ou six chansons en tout, mais d’offrir au fur et à mesure les extraits aux radios ». Un pas en avant à la fois, « en regardant comment ça va se passer sur le prochain single, maintenir le momentum, et voir jusqu’où on peut aller avec tout ça ».

Une nouvelle chanson, signée Nathaniel, Cossette-Bacon et Mig, devrait bientôt être dévoilée. Surveillez vos ondes radio !