Le parcours artistique de l’artiste franco-ontarien d’origine togolaise Yao, né en Côte d’Ivoire, débute alors qu’il est encore enfant et qu’il se découvre un goût pour l’écriture et le théâtre. Arrivé avec sa famille à Ottawa en 1999, il est accepté au Centre d’excellence artistique de l’école secondaire De La Salle, options théâtre et écriture et création littéraire. Le jeune Yaovi est encouragé dans la voie de la musique par ses professeurs et par sa rencontre avec FLO, avec qui il forme bientôt le duo RenESSENCE et lance un premier album autoproduit en 2006 (2 faces d’une même âme). Les complices donneront par la suite quelques dizaines de spectacles.

Cette première expérience lui plaît, mais Yao est partagé entre sa passion pour la création musicale et la recherche d’un parcours plus traditionnel. Il poursuit des études universitaires en Finances et Sciences politiques, ce qui lui fait négliger sa carrière artistique pendant un certain temps. La piqûre le reprend malgré un bon emploi dans le domaine bancaire lorsqu’il tombe sur une vieille connaissance, Lynx, en 2009. Celui-ci possède son propre studio et sa compagnie de production et l’encourage à revenir à la musique. Cela donnera l’album très hip hop Généris, écrit par Yao, composé par Lynx et lancé en 2011. C’est à ce moment que Yao décide de consacrer sa carrière à sa musique, adhère à la SOCAN et commence à prendre en mains son destin.

« Parfois, on discutait d’un thème, par exemple un jour je lui parle de mon insomnie. Sonny [Black] m’envoie une musique. »

Il incorpore sa compagnie et se sert de ses études en finances pour gérer ses propres affaires. Encore plus crucial pour l’évolution de son style, il découvre le slam en 2012 et se joint à SlamOutaouais, équipe de la Ligue québécoise de slam (LIQS). Entre-temps, il mijote le prochain album et cherche un collaborateur de prestige. C’est en la personne de Sonny Black – coauteur de nombreuses chansons à succès avec K-Maro, Dubmatique, Corneille et Marc Antoine, entre autres, qu’il trouvera la perle rare.

Comment se fait le contact? « Je l’ai approché tout simplement en lui écrivant une lettre. Je lui ai envoyé mon album Généris, et je lui ai demandé de le critiquer. Il a accepté, et il se trouve que ses commentaires rejoignaient exactement ce que je pensais. À partir de là, tout s’est enchaîné. Sonny a bien voulu retravailler avec moi l’album, et nous avons sorti une version Généris 2.0 pour usage promotionnel. »

Fin 2012 et début 2013, ils commencent à collaborer à l’album actuel, paru à l’automne dernier. Yao déménage à Montréal pendant deux mois pour vraiment créer une bulle créative avec Sonny. De cette collaboration très étroite naîtra Perles et Paraboles : l’album est enregistré pratiquement en parallèle avec son écriture. La méthode de travail? « Ça dépendait. Parfois, on discutait d’un thème, par exemple un jour je lui parle de mon insomnie. Sonny m’envoie une musique – qui deviendra “Solitude nocturne” – et par la suite j’ai écrit le texte. Et parfois c’était tout l’inverse. »