En 2011, Brett Emmons était à Halifax pour tenter de lancer sa carrière en musique lorsque son grand frère Jay lui a suggéré de rentrer à la maison, à Kingston, Ontario, pour faire partie de son nouveau groupe. Une fois rentré, Emmons a été très impressionné par ce qu’il a entendu. « Ça faisait un an qu’ils “jammaient” ensemble », se souvient-il en riant, « il y avait place à l’amélioration, mais je sentais qu’ils avaient un petit quelque chose. »

Les années ont passé et The Glorious Sons a depuis trôné au sommet des palmarès canadiens et américains. Ils ont acquis une armée de fans dévoués, donné des concerts majeurs, dont notamment la première partie des Rolling Stones ainsi que de Twenty-One Pilots dans le cadre d’une tournée américaine en compagnie de The Struts. Leur deuxième album, Young Beauties and Fools, a remporté le JUNO de l’album rock de l’année en 2018, tandis que leur troisième, A War On Everything, a été inclus à la liste des meilleurs albums de 2019 par Classic Rock UK. Le groupe a célébré le lancement de cet album avec un concert de deux heures trente minutes devant 14 000 fans à Kingston.

Pour la majorité de ces fans, ce sont les paroles venant du fond du cœur de Brett Emmons qui les touchent le plus. « J’essaie toujours d’écrire sur des sujets que je connais », explique-t-il. « Nous sommes tous connectés en tant qu’êtres humains et que tu vives dans une villa sur la montagne ou dans un quartier qui n’est pas sécuritaire, tout est dans tout. Je ne crois pas que quiconque est à l’abri des choses dont je parle dans mes chansons : dépendance, anxiété, dépression, problèmes d’argent. »

Bien qu’il est attiré par l’écriture de chansons depuis sa jeunesse, Emmons affirme que ce sont des artistes comme Jackson Browne, Bruce Springsteen et The Killers, entre autres, qui lui ont appris le pouvoir d’une histoire racontée en chanson. « J’avais 15 ou 16 ans quand mon monde a chaviré après que j’ai réalisé toutes les facettes que le rock n’ roll peut avoir. J’ai compris qu’il y avait tout un monde au-delà de Led Zeppelin et AC/DC. Il y a autre chose que les “power chords” et les chansons agressives. Le rock peut aussi raconter des histoires touchantes avec une guitare acoustique. »

« Il y a cinq créateurs dans notre groupe » — Brett Emmons de Glorious Sons

Il a ensuite entrepris d’expérimenter avec ses propres mélodies en inversant les accords que son professeur de guitare lui apprenait afin d’en faire des chansons originales. « C’était une immense phase cérébrale de ma vie et je crois qu’elle ne s’est jamais arrêtée. »

Emmons, qui est également le chanteur très dynamique et spectaculaire du groupe, écrit la majorité des chansons — couplets, refrain, accords — et présente ensuite ses idées à ses collègues — Chris Koster, Adam Paquette, Chris Huot et son frère Jay — pour avoir leur opinion.

Les simples des Sons : No.1 et 2 sur les radios rock canadiennes

  • « Kingdom in my Heart »
  • « Panic Attack »
  • « S.O.S. (Sawed Off Shotgun) »
  • « Josie »
  • « Everything Is Alright »

« Nous sommes cinq créateurs dans le groupe » s’empresse d’ajouter Emmons. « Souvent, je vais arriver avec un thème ou une mélodie et un seul petit changement par un autre membre du groupe donne une tout autre direction. » Il souligne par ailleurs qu’aucun membre du groupe ne se cantonne à écrire uniquement pour son instrument. « Les membres d’un groupe sont plus que l’instrument dont ils jouent », dit-il. « C’est un facteur important pour nous pendant notre processus de création. »

Quand leur tournée nord-américaine de 80 spectacles a été annulée en raison de la COVID-19, Emmons a vu cela comme une opportunité de prendre une pause pour se reposer et se concentrer sur l’écriture. « J’adore m’asseoir et jouer de la guitare, prendre une bière ou un café et écrire des chansons », dit-il en riant.

Emmons est sûr qu’il tient déjà assez de matériel pour un album et qu’il en aura probablement encore plus d’ici à ce que les Glorious Sons puissent de nouveau remplir des stades. Pour l’instant, il est simplement heureux de pouvoir gagner sa vie avec la musique et les opportunités de rencontrer des gens que lui offre cette carrière.

« Être sur scène et voir une foule chanter tes chansons, ça te donne une sacrée chair de poule, il n’y a aucun doute », conclut-il.