Par son nom, Brown, ce projet hip-hop québécois fait état d’une réalité de plus en plus probante : le Québec, comme le Canada, se fait de plus en plus métissé. La formation, qui allie les frères Gregory (alias Snail Kid du collectif Dead Obies) et David Beaudin (alias Jam, qui travaille auprès de K6A et d’Alaclair Ensemble, entres autre chose) à leur paternel Robin Kerr (Uprising), fera paraître un premier album homonyme sous étiquette 7e ciel le 22 janvier prochain.

« On avait une chanson appelée Brown, affirme d’emblée Gregory Beaudin. Et la chanson n’a même pas fait la cut sur l’album. La toune englobait le concept qu’on a raffiné pour la suite, mais tout était là : bagage génétique et culturel que nous laissait notre père et notre mère. Le métissage était vraiment le point de départ. Être né d’une mère blanche francophone québécoise et d’un père noir et jamaïcain. »

« Au début du brainstorm, les discussions autour de la charte des droits venaient de commencer; ça suscitait beaucoup de réactions chez nous. Et on a décidé de prendre le problème de front et ça a donné les 12 chansons qu’on retrouve sur l’album. »

Navigant autant sur les mouvances hip-hop actuelles (avec l’aide, notamment des réputés beatmakers Toast Dawg et VNCE de Dead Obies) que psyché-rock des années 70 (d’où Brown emprunte aussi sa facture visuelle), les pièces de l’album, réalisées par Sébastien Blais-Montpetit, s’articulent pour la plupart autour de la voix autoritaire du paternel.

«Il est vraiment capable de chanter sur tout, quand ça passe du reggae, au dancehall, au rock, sa voix passait comme dans du beurre. On était vraiment content!» explique Snail Kid, en ajoutant ultimement ne pas savoir si le projet aura une suite.

« C’est pas un band qu’on a parti, c’est un moment qu’on a décidé de mettre sur album. On va voir avec cet album-là, puis on va voir ce qui se passe après. On a d’autres projets avec mon père, on aimerait beaucoup lui produire un album solo… On verra! »