High Priestess est un tout nouveau joueur de l’industrie canadienne de l’édition musicale, mais son pedigree n’en est pas moins impressionnant. Fondée en février 2020, l’entreprise est un partenariat entre Six Shooter Records et Kim Temple, la directrice des licences et de l’édition de Six Shooter qui possède plus de 20 années d’expérience dans les diverses facettes de l’édition.

Comme l’explique Shauna de Cartier, fondatrice et présidente de Six Shooter, « Kim gérait notre catalogue d’édition [Girl on a Horse] depuis un bon moment. Elle souhaitait toujours favoriser des initiatives de coécriture entre nos artistes, alors on a mis sous contrat Lyle Bell, du groupe The Wet Secrets. »

« Un bon placement peut financer leur prochaine tournée ou leur prochain album. » — Kim Temple de High Priestess

« Il écrivait pour d’autres artistes dans différents genres. C’est un nouveau secteur d’activité dans lequel nous n’étions pas encore présents. L’intérêt central de Six Shooter est le développement d’interprètes tandis que Kim est passionnée par le développement d’auteurs-compositeurs, alors nous avons créé une entreprise où elle serait en mesure d’explorer cette activité jusqu’au bout. »

De son côté, Temple explique que « Shauna et moi souhaitions vraiment diversifier le catalogue et trouver des artistes émergents qui nous emballent et avec qui on veut vraiment travailler, mais qui ne cadrent pas nécessairement avec le label. High Priestess nous ouvre toute grande la porte pour accueillir plus de gens dans notre grande famille. »

Ainsi, High Priestess a lancé ses activités avec une écurie de quatre auteurs-compositeurs et producteur audionumérique qui évoluent dans des genres bien distincts de la veine roots qui est la marque de commerce de Six Shooter. Il s’agit de Zaki Ibrahim, un auteur-compositeur-interprète qui a déjà fait partie de la courte liste du Prix Polaris, l’artiste dance James Baley, l’artiste R&B/hip-hop Witch Prophet et le producteur audionumérique DJ SUN SUN (Above Top Secret, Witch Prophet).

« Shauna a financé High Priestess, explique Temple, mais elle m’a essentiellement donné carte blanche en tant que présidente en me disant “go for it”. Son soutien est phénoménal. »

De Cartier est également responsable du choix de nom de l’entreprise. « J’aime les noms qui évoquent des images et qui captivent immédiatement l’imagination », dit-elle. « Je cherchais quelque chose qui soit en lien avec le nom de famille de Kim et cette idée m’est venue presque tout de suite. J’aime High Priestess, car ça inspire confiance et ça exprime notre connexion spirituelle avec la musique et les artistes. »

« Mon but avec High Priestess est d’offrir du mentorat », explique Temple. « Je veux m’assurer que le travail de nos créateurs est bien déclaré et représenté partout dans le monde afin de générer des revenus pour eux et leur permettre de continuer à créer tout en bonifiant leurs affaires. Mon but est de permettre à ces artistes incroyables de devenir autonomes. Un bon placement peut financer leur prochaine tournée ou leur prochain album. »

High Priestess s’occupe du Canada tandis que peermusic administre ses éditions pour le reste du monde. « peermusic a des bureaux partout à travers le monde et c’est important pour nous d’avoir un partenaire de cette envergure », dit Temple.

Lorsqu’on l’interroge sur son approche créative, Temple explique qu’elle « n’a pas le choix d’être hors-norme. Je viens d’un milieu différent, j’ai commencé en jouant dans des groupes indie [Nerdy Girl et Bodega, qui a été en nomination pour un prix JUNO dans les années 90] et j’ai toujours été entourée d’artistes visuels. Je n’ai jamais évolué dans la sphère pop commerciale vers laquelle bon nombre d’éditeurs se tournent pour générer des revenus. »

Ce passé indie-rock confère à Temple une profonde et sincère empathie pour les auteurs-compositeurs et les interprètes, mais elle a constaté un changement dans leur perspective. « C’était vraiment tabou, dans les années 90, d’écrire pour un autre projet que le sien », explique-t-elle. « Si quelqu’un vous demandait d’utiliser votre chanson dans une pub, c’était automatiquement “Pas question. Je ne vendrai pas mon âme au diable”. »

« Maintenant être auteur-compositeur ne signifie plus devoir se cantonner à un style. Si vous êtes un artiste hip-hop qui sait aussi écrire des trucs EDM ou pop, pourquoi vous limiter ? »