Dessiner le parcours professionnel de l’éditrice Diane Pinet, fondatrice des Éditions Bloc-Notes Musique, c’est accepter d’avance les trous et les oublis d’une telle entreprise. Il y a longtemps que cette fonceuse et passionnée œuvre dans l’univers musical à sa façon.

Dès la polyvalente, la jeune femme organise des spectacles, de Jean-Pierre Ferland à Harmonium. « À l’époque, je ne pensais même pas qu’on pouvait gagner sa vie de cette façon. » Lorsque le cégep de St-Laurent où elle étudie tombe en grève, le tourneur Alain Paré l’approche pour travailler avec lui. Elle accepte tout en poursuivant des études universitaires qui la mèneront ensuite dans le monde du droit d’auteur, au sein de SDE/PRO, ancêtre de la SOCAN. Le jour où elle flirte avec l’idée de changer de boulot et de travailler dans le milieu publicitaire, ses amis musiciens, auteurs et compositeurs, l’encouragent plutôt à créer sa propre maison d’édition. Et c’est ce qu’elle fait en 1985 avec la création des Éditions Bloc-Notes Musique.

« À cette époque, les droits étaient très petits. J’étais frustrée par le très peu d’argent que les auteurs et compositeurs récoltaient. Même pour les artistes qui avaient un numéro un, certains vivaient souvent sous le seuil de la pauvreté. J’avais beaucoup de difficulté avec cette situation-là. »

Dès ses débuts, les Éditions Bloc-Notes Musique se distinguent par le caractère international de son catalogue. Pinet passe beaucoup de temps en France afin d’obtenir des ententes. Pour gagner en crédibilité dans ce milieu masculin, elle raconte alors qu’elle avait un patron. « On me trouvait très efficace puisque mon patron « virtuel » m’envoyait  aussi souvent en voyage… » Elle signe alors en sous-édition tout le catalogue de Virgin France.

Ce lien privilégié avec la France existe toujours puisque Éditions Bloc-Notes Musique est sous-éditeur du prestigieux catalogue de Warner Chappell France. Pour Pinet, cette idée qu’une chanson se doit de voyager, au-delà de son territoire d’origine, est une chose évidente et voire même, essentielle. « Il n’y a pas de frontières à une bonne chanson. Je crois que cela me vient de mon éducation. J’ai changé beaucoup de fois de pays quand j’étais jeune. J’ai vécu en France et en Angleterre. Mon père travaillait dans l’aviation canadienne. Pour moi, peu importe où l’on se trouve, il y a des choses fantastiques à faire. » Cela lui a visiblement servi comme le révèle son travail ou ses collaborations auprès d’auteurs, compositeurs  et interprètes tel que Céline Dion, Luc Plamondon, Patrick Bruel, Gerry Boulet, Gipsy Kings, le Cirque du Soleil (René Dupéré), Marie-Mai, et avec des auteurs-compositeurs ayant tous obtenu des disques d’or, platines et des Prix No. 1 SOCAN, comme Tino Izzo, Diane Cadieux, Bobby John, Fred St-Gelais, Bobby Bazini, Sally Folk et Stéphane Dufour, pour ne nommer que ceux-là.

« Ce qui compte pour moi, c’est d’avoir un frisson en écoutant une chanson. On ne peut faire aussi longtemps ce métier sans aimer profondément la musique. »

Encore aujourd’hui, Diane Pinet construit et entretient des liens sur toute la planète. Quelques jours avant notre discussion, la femme d’affaires venait d’officialiser une entente avec Warner Chappell US, une négociation d’une durée de plusieurs mois dont elle était particulièrement fière.  « Il n’y a pas une façon de faire des affaires, mais des façons de faire des affaires. Le marché québécois n’a rien à voir avec le marché canadien. Tout comme le marché américain n’a rien à voir avec le marché français ou japonais. Je ne fais pas ici de la politique. Pas du tout. Quand on travaille à l’échelle de la planète, ce qui compte, c’est une forme de disponibilité. Cette capacité à réagir promptement et à s’adapter. Je me dois d’être capable de revoir mon plan d’affaires en l’espace de 24 heures. Pour moi, cette rapidité et cette flexibilité font appel à notre créativité. »

Mais que ces ententes se réalisent avec des joueurs d’envergure ou des indépendants, la donne ne change pas pour Diane Pinet qui affectionne également la proximité avec les auteurs et compositeurs qu’elle représente. « Ce qui compte pour moi, c’est d’avoir un frisson en écoutant une chanson. On ne peut faire aussi longtemps ce métier sans aimer profondément la musique. Je suis toujours aussi excitée d’entendre de nouvelles chansons, de voir des auteurs-compositeurs entrer dans mon bureau pour me faire entendre une pièce. C’est un cadeau. »

Son lien avec les auteurs et compositeurs est si précieux et privilégié que cette « manager de chansons » accompagne leurs parcours, proposant des ateliers d’écriture, au Canada, aux États-Unis et en Europe. « J’ai encouragé l’auteur Bobby John à participer à un camp d’écriture à Toronto avec 40 créateurs pour les jeux panaméricains. Sa chanson, Together We Are One, qu’il a coécrite avec Jasmine Denham et Murray Daigle, a finalement été sélectionnée pour être la chanson thème des jeux. Et c’est Serena Ryder qui a interprétée la chanson qui a obtenu un No. 1 SOCAN. Reste que le parcours d’un auteur ou compositeur est toujours unique et particulier à chacun. Ce qui est bon pour Betty Bonifassi, ne convient pas nécessairement à Fred St-Gelais. »

Celle qui a vu son métier se transformer perçoit positivement les grands défis auxquels doivent faire face créateurs et éditeurs. Elle attend d’ailleurs avec impatience la révision juridique de la loi sur les droits d’auteur prévue en 2017, qui, espère-t-elle, verra la durée de la protection des droits d’auteur passer de 50 à 70 ans pour les ayants droit – comme cela est le cas en France, en Italie et au Brésil. « J’espère aussi que cette révision nous donnera les outils nécessaires afin que nos auteurs, compositeurs et créateurs  puissent être mieux représentés à l’égard de l’utilisation de leurs œuvres, et de manière d’autant plus urgente avec tous les changements technologiques de ce monde. »

Dans la tourmente, Diane Pinet embrasse le défi comme une opportunité de rassembler les nombreux acteurs musicaux, des créateurs aux différentes associations à travers le pays, autour d’une même cause.  « Le reflet de notre culture représente qui nous sommes. »



Lorsque nous rencontrons la compositrice de musique à l’image Amritha Vaz en juillet 2016, elle fait un stage au prestigieux Sundance Institute Music and Sound Design Labs de Skywalker Sound, situé sur le Skywalker Ranch du créateur de Star Wars, George Lucas, dans le nord de la Californie. Elley participe à des ateliers et des exercices créatifs sous la direction d’éminents compositeurs de musique à l’image et autres professionnels de la musique servant de conseillers créativité. Chaque équipe compositeur/réalisateur a ses musiques originales pour de nouvelles scènes de film indépendantes interprétées en direct par un orchestre de chambre.

« On te jumelle avec ces cinéastes extraordinaires et on te donne quelques jours pour mettre en musique des scènes plutôt difficiles, et tu ne peux pas t’empêcher d’être prise de panique à l’idée de te planter royalement », explique Vaz. « Ensuite tu te rappelles que oui, c’est précisément le but de l’exercice. S’il y a un endroit où je peux essayer de nouvelles choses et prendre des risques sans avoir peur, c’est bien ici. »

Ce n’est pas par hasard que le mur de la pièce où elle nous reçoit est décoré d’une affiche qui dit Make Mistakes. « J’ai tellement de chance d’avoir eu Harry Gregson-Williams, Christophe Beck et Edward Shearmur comme mentors », reconnaît Vaz. « Il y a tellement à apprendre d’artistes qui peuvent travailler à ce niveau-là, non seulement pour la création, mais aussi pour équilibrer les pressions temporelles et les problèmes techniques, réagir à des opinions différentes — y compris les tiennes ! – et comprendre à demi-mot… J’ai aussi tellement appris de mes collègues compositeurs, des concepteurs sonores de Skywalker et de toute l’équipe de Sundance. Ils ont tous été tellement généreux de leur temps et honnêtes concernant leur cheminement personnel. Ironiquement, en venant ici, je m’attendais uniquement à faire l’apprentissage de nouveaux outils et de nouvelles techniques d’écriture — mais bien que j’aie décidément approfondi ma connaissance du métier, j’en repars avec quelque chose d’infiniment plus précieux : m’être fait dire par tout ce monde que j’admire que je mérite d’être ici. » C’était la troisième année que Vaz postulait pour le programme, et elle a finalement été admise cette année. Pas étonnant qu’elle en soit si reconnaissante.

Amritha Vaz

Vaz s’y connaît déjà en écriture de musique de film, bien entendu. Elle a récemment écrit deux musiques pour le laboratoire Project Involve de Film Independent et signé celle des documentaires Made in India (PBS) et Music for Mandela après avoir collaboré à l’écriture de musiques de film pendant plusieurs années. Née au Canada de parents d’origine indienne et établie à Los Angeles, cette multi-instrumentiste a servi d’assistante pour de nombreux films couronnés d’Oscars ou de prix Emmy du compositeur de musique de film et de télévision Mychael Danna, notamment 500 Days of Summer, Pomegranates and Myrrh et Cooking with Stella.

Comment a-t-elle rencontré le compositeur de L’Histoire de Pi, qui s’inspire des traditions musicales de l’Asie du Sud et du monde occidental ? « Quand je l’ai croisé pour la première fois, il portait un tee-shirt sur lequel on pouvait lire le mot desi, un terme hindi qui signifie essentiellement local ou un des nôtres », raconte Vals. « J’étais comme “Ah ouais ? Tu te prends pour un gars de la place ? » C’était juste une blague. C’était drôle et il l’a bien pris. En l’entendant parler, je pouvais constater l’immense détour par lequel il était arrivé à la musique indienne, et j’aimais la façon dont il parlait de la musique de film… Il parlait de l’importance de trouver sa propre voix, et son histoire m’a réellement accrochée. Le fait qu’il travaillait lui aussi sur de nombreux films indiens décalés en plus [de films grand public] voulait dire que je connaissais son travail. Je l’ai contacté un peu après pour m’excuser de l’avoir malmené. Je me suis rendu compte que j’étais fière de le considérer comme un desi.

« J’ai l’impression que l’industrie dans son ensemble commence à vouloir diversifier ses équipes – non seulement parce il est important d’être plus inclusif, mais aussi parce que ces candidats sont excellents dans leur métier. »

« Il est sans doute absolument improbable que tu ailles entendre une conférence de compositeur et que, six mois plus tard, tu travailles avec lui comme assistante », s’étonne Vaz. « J’ai eu la chance incroyable de faire mes débuts avec un autre compositeur canadien, Tim McCauley. Puis, moins d’un an après, par un autre coup de chance, je commence à travailler dans le studio hollywoodien de Mychael. Quand tu commences à travailler comme assistante, tu peux exceptionnellement avoir la chance de décrocher un contrat d’écriture, mais il arrive plus souvent que tu aies à faire ton propre chemin vers une telle position. Peut-être parce que je n’avais pas de formation formelle en composition de musique de film, j’étais extrêmement consciente de la courbe d’apprentissage que j’avais devant moi, si bien que j’étais tout aussi désireuse d’apprendre la configuration des modèles Logic Pro et la synchronisation vidéo que je l’étais d’absorber des connaissances musicales. Le fait d’être un peu nerd a probablement aidé, mais même à ce compte-là, il y avait tellement à apprendre ! April Lebedoff, du bureau de la SOCAN à Vancouver, a décidément reçu plus que sa part de courriels désespérés pour lui demander comment remplir un rapport de contenu musical. Éventuellement, j’ai eu la chance d’écrire de la musique additionnelle pour Mychael, et nous avons même écrit deux musiques ensemble. »

Vaz en a beaucoup appris comme assistante du compositeur Mychael Danna depuis environ 2008 jusqu’à la fin de 2013. « J’ai acquis de l’expérience et de l’intuition dans la composition de musiques de film de haut niveau, dans l’art d’incorporer de la musique du monde et d’écrire des musiques à la fois épurées et hautement orchestrées », explique-t-elle. « Il m’a toujours encouragée à me “raccrocher au concept” dans mon écriture, à me mettre au défi d’aller au-delà de l’évidence et à songer à contribuer à l’histoire globale du film tout en produisant des musiques qui soient belles en elles-mêmes. Après tout ça, il y a l’art de lâcher prise avec grâce lorsque ce que tu as essayé ne tient pas la route et que tu dois retourner à la case départ. Je ne prétends maîtriser aucune de ces choses-là, mais j’essaie, ça c’est sûr ! »

Amritha Vaz

Le cheminement de Vaz a connu de nombreux détours avant de la conduire là où elle est aujourd’hui. Violoniste classique pendant son adolescente, une mauvaise tendinite (« tellement sérieuse que j’étais incapable de m’habiller ou d’ouvrir une porte ») l’amène, à l’âge de 16 ans, à se rendre en Inde pour étudier la musique classique indienne, qui encourage l’improvisation. Elle commence alors à créer de la musique, à se joindre à des groupes et à jammer. Mais sa tendinite n’étant pas encore complètement guérie, elle se découvre une nouvelle passion : la justice sociale. Elle obtient un diplôme en sciences politiques, une maîtrise dans le cadre du programme d’études du développement international, puis en droit, et part travailler en Afrique du Sud. De retour à Vancouver, incapable de se trouver du travail comme avocate, elle se met à aider d’anciens amis de l’école des beaux-arts qui avaient besoin de musique pour le court métrage qu’ils tournaient.

« Vu que mon grand-père travaillait à Bollywood, c’est peut-être pour ça que je me suis dit que ça pourrait être agréable d’essayer, mais je n’avais aucune idée que ce serait le coup de foudre », se souvient-elle. « C’était passionnant de collaborer et d’aider à raconter des histoires de cette manière-là, mais une autre lumière s’était déjà allumée. Quand je travaillais en Afrique, j’avais entendu parler de groupes de théâtre musical qui remportaient plus de succès dans le domaine de la sensibilisation au sida que les politiques traditionnelles, et j’ai commencé à me demander si je ne pourrais pas faire quelque chose dans ce sens-là avec mon amour de la musique. Peu de temps après le court métrage, j’ai rencontré Tim McCauley, et il m’a aimablement donné la chance d’écrire des musiques pour un documentaire de la CBC sur les réfugiés hongrois, et je me suis soudainement rendu compte que la composition de musique de film pourrait être le lien entre ces deux mondes-là. »

Comme mère socialement consciente et femme de couleur travaillant dans une industrie dominée par de très riches hommes blancs, Vaz voit son métier de compositrice de musique de film d’un œil particulier. « Bien que personne n’ignore que les femmes et les personnes de couleur ont fait face à la discrimination, je pense que les choses changent », observe-t-elle. « Il y a des tas de champions partout, et j’ai l’impression que l’industrie dans son ensemble commence à vouloir diversifier ses équipes – non seulement parce il est important d’être davantage inclusif, mais aussi parce que ces candidats sont excellents dans leur métier et qu’ils apportent de nouvelles perspectives emballantes qui n’ont pas encore réellement été entendues. »

Le prochain projet de Vaz est un long métrage documentaire qui correspond parfaitement à sa philosophie. « Little Stones raconte l’histoire d’artistes sénégalaises, brésiliennes, indiennes et kenyennes qui changent profondément la vie des femmes, et ce, particulièrement dans les domaines de la mutilation génitale, de la violence domestique, du trafic sexuel et de l’extrême pauvreté », explique-t-elle. « Elles n’ont aucun financement, aucun argent. Elles agissent simplement de leur propre chef, accomplissent simplement des choses étonnantes… des femmes de vision qui ont une histoire incroyable à raconter. »

CONSEILS D’AMRITHA VAZ AUX JEUNES COMPOSITEURS DE MUSIQUE À L’IMAGE

  • Trouvez votre voix. Qu’est-ce que vous et votre son avez de particulier ? La technique s’apprend, mais la découverte de votre voix est la vraie clé.
  • Entourez-vous d’une communauté de compositeurs/artistes — pour pallier la solitude possible de ce métier, il est important de pouvoir compter sur le soutien d’autres artistes pour apprendre, collaborer et parfois s’apitoyer.
  • Bâtissez votre équipe — au début, vous faites tout vous-même, mais à mesure que vous entreprenez des projets plus importants, vous avez besoin de musiciens, de mixeurs de réenregistrement, d’assistants Pro Tools, d’entrepreneurs, d’orchestrateurs et d’assistants sur lesquels vous pouvez compter pour vous aider à réussir.
  • Adhérez à une association de compositeurs — pour bâtir des alliances, enrichir vos compétences et trouver des mentors.
  • Amusez-vous — cela peut sembler banal, mais j’essaie autant que possible de découvrir l’aspect joyeux de ce que j’écris parce que je suis persuadée que, en fin de compte, ce qui m’interpelle en interpellera d’autres aussi.


Presque tout le monde sans exception qui pénètre dans la boutique Fiore Botanica est immédiatement frappé par la même impression : ça sent incroyablement bon. « La première chose que tout le monde dit en entrant est “Mon dieu ! Comme ça sent bon !” », explique Kathleen Quinlan, diplômée en aromathérapie et copropriétaire, avec Phaedra Charlton-Huskins, de cette entreprise de produits de soins personnels et domestiques située à Lunenburg, en Nouvelle-Écosse.

Toutefois, Quinlan souligne que très rapidement après avoir commencé à prendre connaissance des diverses crèmes et potions fabriquées à la main qui sont sur les tablettes de sa boutique, les clients remarquent immédiatement la musique qui les berce.

« La musique est extrêmement importante pour l’expérience client », explique-t-elle. « Tout le monde nous en parle. Il est très rare que les gens ne nous disent pas “J’ai adoré la musique, j’ai adoré magasiner ici”. »

C’est pour cette raison que Fiore Botanica arbore fièrement un autocollant Autorisé à vous divertir dans sa vitrine, histoire de faire savoir à ses clients et aux passants que ce commerce est parmi les plus de 30 000 commerces, bars et restaurants au pays qui soutiennent les créateurs canadiens de musique.

« La musique est extrêmement importante pour l’expérience client. »

« C’est quelque chose de vraiment important pour nous », explique Quinlan. « Et quand d’autres commerçants me demandent de quoi il s’agit, je suis très fière de leur expliquer. Certains me disent, “mais est-ce vraiment si important ?” Je leur explique alors en détail et je leur demande, “Eh ! bien, est-ce important pour vous de vous faire payer lorsque quelqu’un part avec un de vos produits ?” »

Bien que Kathleen Quinlan, qui fabrique elle-même tous les produits Fiore Botanica sur place, ait lancé sa gamme de produits en 1997, après avoir reçu son certificat d’aromathérapeute, il a fallu attendre jusqu’en 2009 avant qu’ils soient offerts au grand public, et même à ce moment, ils ne l’étaient qu’en ligne (Quinlan habitait alors Montréal).

« Je suis consciente du long processus d’apprentissage durant toutes ces années pour apprendre le processus de fabrication d’un produit », confie Quinlan. « Je suis consciente de toutes les heures que j’y ai passées. »

Cela explique pourquoi elle est si passionnée par le soutien aux créateurs de musique, qu’elle voit comme des gens qui vivent aussi de leur créativité. « Ça me fait penser au processus de ces créateurs lorsqu’ils composent une mélodie ou écrivent des paroles de chanson », poursuit-elle. « J’apprécie et j’ai besoin de me faire payer pour mes créations et je crois que c’est très important de payer pour la musique que nous utilisons. »

Elle estime que cet amour de la musique et son désir de soutenir les musiciens lui viennent de son enfance et de sa famille qui compte plusieurs musiciens — les membres du groupe The Good Brothers sont ses cousins, tout comme Dallas et Travis Good du groupe The Sadies. Elle a grandi à Douro, un petit village de l’Ontario près de Peterborough où pratiquement chaque habitant joue d’un instrument. Kathleen a même joué du violon dans un groupe composé de membres de sa famille. « Il y avait toujours plein d’instruments ici et là dans ma famille », se souvient-elle. « Et s’il en manquait un, un l’empruntait à un voisin. »

Cela fait également partie des raisons qu’elle aime tant sa ville adoptive de Lunenburg et sa vibrante communauté artistique et musicale. Après deux années à Liverpool, sur la côte sud de la Nouvelle-Écosse, Quinlan et Charlton-Huskins ont décidé de déménager leur boutique à la turquoise devanture sur la rue principale de Lunenberg.

Et les affaires vont très bien chez Fiore Botanica : en plus d’avoir récemment conclut des ententes de fourniture de produits de beauté pour des hôtels, Quinlan est particulièrement fière du fait que ses produits étaient inclus dans les sacs-cadeaux remis aux vedettes lors de l’édition 2016 des Golden Globes ainsi que lors des MTV Movie Awards. La gamme de produits pour bébés de l’entreprise a également récemment été offerte en cadeau à 21 mères célèbres de Los Angeles, dont Alanis Morissette. « C’était très excitant ! », lance-t-elle en riant.

Mais afficher un autocollant Autorisé à vous divertir à vous divertir n’est pas la seule manière dont Quinlan et Charlton-Huskins soutiennent les membres de la SOCAN. Fiore Botanica a offert ses produits aux artistes qui participaient à la deuxième édition du Kenekt Song Camp qui a eu lien en mai 2016 aux Shobac Cottages, en Nouvelle-Écosse. « Nous étions très fières de contribuer de la sorte », affirme Quinlan. « Nous continuerons de poser de tels gestes pour exprimer notre soutien à la création musicale. »

Car après tout, la musique est une composante essentielle de la vie de Kathleen Quinlan et au succès de Fiore Botanica auprès de ses clients. « La boutique n’est jamais silencieuse quand nous y sommes », conclut-elle en toute simplicité. « C’est un élément intrinsèque de l’expérience en magasin pour nous. »

Voilà qui explique sa passion pour convaincre les autres entrepreneurs de se procurer une licence SOCAN. « J’espère que tous les détaillants qui allument la radio en ont une », dit-elle, « car si vous utilisez la musique pour mousser vos affaires, vous devriez avoir votre autocollant Autorisé à vous divertir. »