Avec des mentions comme producteur pour des artistes hip-hop aussi populaires que Young Thug, 2 Chainz et le regretté Pop Smoke, pour ne nommer que ceux-là, PittThaKid est une des plus grandes étoiles montantes du milieu des producteurs, beatmakers et auteurs-compositeurs torontois. Si on considère le haut profil de ces placements de chanson, on peut être tenté de croire que la création de beats irrésistibles pour certains des artistes les plus célèbres du milieu du hip-hop est un idéal qui anime Pitt The Kid depuis l’enfance, mais ce n’est pas ainsi que l’aventure a commencé.

« Avant, je faisais du rap, et j’avais besoin de beats pour mes paroles durant ma dernière année de secondaire », explique PittThaKid. « Donc, t’sais, je pouvais pas me permettre d’acheter des beats, et je suis comme, ‘O.K., laisse-moi juste essayer de voir comment je pourrais apprendre à en faire moi-même.’ Et ma carrière de rappeur a probablement duré pas plus qu’un mois, parce que quand j’ai commencé à faire des beats, je suis tombé en amour avec ça. »

D’abord à l’aide du logiciel FL Studio, PittThaKid a continué à se perfectionner en s’inscrivant à des concours de beatmaking avec des organisations comme The Beat Academy durant ses études commerciales à l’Université Wilfrid-Laurier.

Il a éventuellement obtenu sa première grande percée en 2016 en décrochant un placement avec Lloyd Banks, un artiste qui s’était fait connaître dans le band hip-hop G-Unit.

« Je connaissais un ingénieur de New York qui envoyait des trucs pour Banks », se souvient PittThaKid. « Il m’a demandé si j’avais des disques. Et un jour il m’a juste envoyé un texto pour me dire : ‘Hé, on en a un!’ Après ça, t’sais, la chanson est sortie dès le lendemain, c’était le jour de l’Halloween. Je me rappelle que j’étais assis dans ma chambre et que je faisais jouer la piste en boucle, comme, au moins 50 fois de suite, man, parce que je pouvais pas croire qu’il était sur mon beat. »

Depuis, le style musical de PittThaKid a évolué à partir du son boom bap non dilué qu’il affectionnait à l’époque. « Je crois que ce que j’essaie surtout de faire est juste, t’sais, de fusionner la vieille école avec la nouvelle école, t’sais, ça devient une sorte de mélange, mais à travers les genres », explique-t-il. « J’aime habituellement prendre les influences vintage et les mélanger avec les trucs modernes. Je crois que c’est pas mal pour ça que je suis connu. »

PittThaKid a un penchant pour les sons à accents de guitare, chose qui découle souvent d’une approche collaborative. « Bien souvent, si je peux, je suis en studio avec d’autres producteurs », explique-t-il. « Donc, c’est comme, je commence une idée, puis quelqu’un pourra la poursuivre en ajoutant certaines clés ou certains autres instruments différents, ou en établissant la batterie. Et bien souvent aussi, je crée des échantillons, donc je crée l’idée musicale. Et ensuite je l’envoie par courriel au producteur. »

Il arrive parfois que ces idées musicales partent en flèche. C’est ainsi que PittThaKid a un jour envoyé au producteur titulaire de multiples disques de platine B-Rackz une idée musicale comportant un échantillon de sons hachés de chœur d’enfants que ce dernier à porté à l’attention de Mike Will Made-It, le prestigieux producteur d’Atlanta.

« [B-Rackz] a éventuellement utilisé quelque chose que je lui avais envoyé avec Mike Will, et ensuite ils ont fait la totalité du beat, puis 2 Chainz, Schoolboy Q et Eearz ont éventuellement embarqué sur [« Kill ‘Em With Success »], et c’est simplement devenu un succès éclatant », raconte PittThaKid. « Et plus tard j’ai appris que [ça] serait incorporé à [la bande-son] du film Creed 2 avec Michael B. Jordan. Donc, t’sais, je suis allé voir le film au cinéma, et j’ai vu mon nom dans le générique, ce qui est pas mal insensé. Donc définitivement une bénédiction. »

Mais la chanson qui a eu le plus gros effet sur la carrière de Pitt The Kid est « Boy Back », qui fait partie de l’album So Much Fun du MC d’Atlanta Young Thug, mettant en vedette Nav, un autre représentant de Toronto. Pour PittThaKid, la chanson est plus qu’un beat : elle est le reflet de sa carrière jusqu’ici.

« Je vois ça comme une boucle qui se referme », explique-t-il. « Parce que, au début de ma carrière, j’ai essayé de faire des tas de trucs à Toronto, et ça ne m’a pas réellement amené où je devais être. Alors je me suis rendu compte qu’il fallait que j’élargisse un peu mes horizons. Donc, à la fin de 2018, j’ai commencé, genre, à me concentrer sur les États-Unis, à travailler avec le plus grand nombre d’artistes américains possible. Puis là, je me suis dit que ‘quand j’aurai fait assez de percées aux États-Unis, alors je reviendrai à Toronto’ et je montrerai de l’amour. Donc, c’est plus ou moins comme ça que ça s’est passé dans mon cas… C’est mon plus gros placement aux États-Unis, Nav en fait partie, ils filment le vidéoclip à Toronto. »

Fidèle à sa promesse de montrer de l’amour à Toronto maintenant qu’il a remporté un certain succès, PittThaKid ne demande pas mieux que de travailler avec des producteurs émergents qui lui envoient directement des courriels au collabwithpitt@gmail.com. « Bien souvent, quand j’essayais de percer, on ne me donnait pas la chance de faire entendre ma musique », regrette PittThaKid. « Si quelqu’un veut travailler avec moi ou m’envoyer du matériel, je n’arrête pas d’écouter des nouveaux trucs. T’sais, je veux juste donner des chances. »