Sur Bonheurs partagés, Patrick Norman a pris soin de ne pas se « lancer dans l’évidence ». Au lieu de s’en remettre à l’album de duos typique, l’incomparable guitariste a choisi de revisiter cette formule éprouvée, en remettant au goût du jour des pièces moins connues de son vaste répertoire. Tour d’horizon de ces 12 « chansons oubliées » auxquelles l’auteur-compositeur-interprète n’avait pas touché depuis longtemps.

Patrick NormanAlors la vie (avec Martin Deschamps) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« Avec cette toune-là, l’album part sur le party pis pas rien qu’à peu près! Dès le départ, on peut y entendre ma vieille guitare Harmony 1953, qui a donné une couleur vintage à tous les arrangements. Les paroles, elles ont été écrites par Roger Magnan, un ami de mon bon ami Mario Lirette. Il m’avait remis ce texte-là après un spectacle, et j’ai tout de suite aimé le message de paix qu’il véhiculait. C’est un véritable hymne à la vie et, sincèrement, je n’aurais pas pu trouver un meilleur interprète que Martin Deschamps pour chanter ça avec moi. J’adore ce gars-là. Il a une soif et une joie de vivre communicative. »

Juste toi et moi (avec Nathalie Lord) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« Il y a quelque chose de très chaud et sensuel dans cette chanson-là, un peu comme si, à travers elle, on pouvait voir les palmiers se balancer avec la brise. C’est un peu pour ça qu’à la base, je voulais la chanter avec Gerry Boulet, ce qui n’a finalement pas été possible. (rires) J’ai donc choisi Nathalie Lord, ma copine avec qui je partage ma vie depuis un bout de temps. Pour vrai, c’est une femme extraordinaire, et je veux la faire découvrir, car elle mérite d’être connue et reconnue. »

Quand l’amour te tend la main (avec Jean-François Breau) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« J’ai écrit cette musique-là en 1983. Au départ, le titre provisoire était My Gunfighter Ballad, et il n’y avait pas de paroles. À un moment donné, j’ai envoyé ça à Jérôme Lemay Jr, et il m’est arrivé avec ce beau texte d’amour. D’avoir l’opportunité de le rechanter avec Jean-François Breau, ça a été un autre bonheur. Je sais que, tout comme sa famille, il est fan de mes chansons depuis longtemps, et ça me fait plaisir de savoir que je l’ai accompagné dans son évolution musicale. »

Comment le dire (avec Marie-Ève Janvier) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« C’est une chanson exceptionnelle de Danny Boudreau et Roger Tabra, qui cherche tout simplement à dire “je t’aime”. En fait, c’est un peu ça notre quête à nous, les chanteurs. On veut tout le temps trouver des nouvelles façons d’exprimer notre amour, comme si c’était la toute première fois. Je suis fier de véhiculer un message comme ça aux côtés de Marie-Ève Janvier. Je trouve qu’elle chante divinement bien. »

S’aimer pour la vie (avec Guylaine Tanguay) – tirée de l’album Quand on est en amour (1984)
« À la base, la chanson était moins rythmée, et je ne l’avais jamais faite en spectacle. J’ai décidé de changer ça en adoptant une forme plus swing. Ça a donné un résultat plus lumineux, qui bounce beaucoup plus. Là, j’ai vraiment hâte de la jouer sur scène, surtout aux côtés de Guylaine Tanguay. C’est une très belle femme que je connais depuis plusieurs années, et elle a un talent fou. »

Le temps (avec François Léveillée) – tirée de l’album Soyons heureux (1988)
« C’est très rare que j’écrive à la fois le texte et la musique d’une chanson, mais c’est ce qui est arrivé avec Le temps. À ce moment-là, je pensais à la paix dans le monde, et ça m’a amené à me questionner sur l’éternel recommencement de la vie. C’est après coup que j’ai réalisé que tous les couplets finissaient par le mot “aimer”. Encore une fois, c’était cette quête d’un monde meilleur qui me guidait. Pour ce qui est de François, j’ai flashé sur lui en écoutant la toune. Vu que c’est un humoriste, on pense rarement à lui en tant que musicien et chanteur, mais il faut se rappeler qu’il a commencé sa carrière dans les boîtes à chansons. Je l’ai appelé, et ça a super bien fonctionné. Il amène beaucoup d’émotion et de crédibilité à la pièce. »

Chanter pour rien (avec Pierre Bertrand) – tirée de l’album Patrick Norman (2000)
« J’ai eu l’idée de donner une couleur reggae à cette chanson-là lors d’un voyage à Montego Bay. J’étais sur le bord d’une piscine et j’entendais juste la basse groovy d’un band qui jouait des covers plus loin. Je me suis mis à fredonner quelques-unes de mes pièces par-dessus, notamment Chanter pour rien qui marchait particulièrement bien. Au retour, j’ai appelé Pierre, et il a tout de suite accepté de sortir de son antre pour venir la chanter avec moi. C’est en quelque sorte un hommage à son grand succès Ma blonde m’aime. »

Patrick NormanDueling Banjos (avec Jean-Guy Grenier) – tirée de l’album Guitare (1997)
« J’ai toujours été un gars très instrumental, ce qui fait qu’il y a toujours une pièce ou deux sans paroles sur mes albums. Souvent, ces pièces-là me touchent davantage, car elles me permettent de m’inventer une histoire. Jean-Guy Grenier, il a cette même sensibilité-là. Je travaille avec lui depuis 2005, et c’est un talent extraordinaire. Il maitrise autant la guitare que la steel et le banjo, alors on a décidé de se payer la traite. »

Les rois de Bourbon Street (avec Manuel Tadros) – tirée de l’album Passion Vaudoo (1990)
« Manuel et moi, on a écrit cette chanson-là ensemble dans le but de rendre hommage au French Quarter, un petit quartier francophone de la Nouvelle-Orléans. La pièce se retrouve d’ailleurs sur un album qui a été entièrement enregistré dans ce coin fantastique de la Louisiane. Pour vrai, je suis revenu changé de cette maudite place-là ! J’avais envie de renouer avec cette ambiance effervescente, donc j’ai demandé à Manuel de récidiver avec moi. C’est un très bon ami avec qui j’ai une complicité vraiment intime. »

On part au soleil (avec Virginie Cummins) – tirée de l’album Simplement (2004)
« Virginie, c’est une femme exceptionnelle qui a une voix magnifique et un répertoire vraiment large. Je l’avais engagée pour faire les chœurs, mais finalement, je lui ai donné la chance de chanter avec moi cette pièce composée par mon grand chum Christian Simard, qui nous a quittés en décembre dernier. C’est un hommage que j’ai voulu lui rendre en intégrant cette chanson-là à l’album. Sans lui, je n’aurais probablement pas eu le courage de sortir de ma coquille à l’époque. C’est en partie grâce à lui si j’ai réussi à me rendre où j’en suis. »

Plus fort que le vent (avec Paul Daraîche) – tirée de l’album Comment le dire (2007)
« Ça, c’est une belle chanson d’amour de Danny Boudreau. Elle a quelque chose de très profond et de très grand. C’était pas prévu, mais vu l’intensité de la pièce, on a fait rentrer un beau quatuor à cordes en studio, qui a finalement joué sur quatre pièces de l’album. Paul, lui, il a accepté avec grâce et générosité de se joindre à moi. C’est un grand chum, avec qui j’ai fait les 400 coups. »

Crois en l’amour (avec Laurence Jalbert) – tirée de l’album Hommage à Kenny Rogers (1982)
« Cette chanson de Kenny Rogers a un message absolument extraordinaire. Pour lui rendre justice, j’ai demandé à tous les invités de l’album de chanter le dernier couplet avec moi. Je voulais que tout le monde chante très très doucement, sans qu’on ne puisse entendre la voix de quelqu’un se démarquer. Ça a donné quelque chose de doux, mais de très puissant et de très touchant. En plus de tout ça, il y a la voix unique de Laurence Jalbert. Cette femme-là a un cœur tellement énorme qu’on ne peut pas rester insensible aux notes qu’elle lance. Je pouvais pas trouver mieux pour fermer l’album. »