Lorsque John MacPhee n’avait que 10 ans, son grand frère lui a appris à jouer « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana à la guitare électrique. Ni l’un ni l’autre ne se doutait à ce moment que vingt ans plus tard, le plus jeune des deux frères serait le leader du groupe pop rock Paper Lions, formé de son frère Rob à la basse, de leur voisin d’enfance Colin Buchanan, à la guitare, et de leur copain du secondaire, David Cyrus MacDonald à la batterie.

« On jamme ensemble depuis belle lurette », explique McPhee, aujourd’hui âgé de 33 ans. « Nous sommes vraiment comme une famille, nous avons tellement partagé d’expériences, des bonnes comme des mauvaises. Il existe entre nous un lien qui est encore plus fort que l’amitié. »

MacPhee croit que c’est ce lien qui leur a permis de soutenir leur évolution depuis qu’ils ont commencé à jouer ensemble il y a douze ans à l’Île du Prince Édouard, où ils habitent toujours.

« Je crois que nous sommes passés au niveau supérieur dans tout ce que nous faisons. » — John MacPhee de Paper Lions

Cet esprit de corps a également permis au groupe, qui a déjà assuré les premières parties de groupes tels que CAKE, Tokyo Police Club et Hollerado, entre autres, de repousser leurs limites musicalement et leur plus récent album, un troisième, intitulé Full Colour en fait foi, tout comme le premier extrait à en avoir été tiré, « Believer », et ses synthés très accrocheurs.

« Je crois que nous sommes passés au niveau supérieur dans tout ce que nous faisons », de dire MacPhee au sujet de cet album qui doit paraître à l’été 2016. « Nos compositions, notre écriture, la réalisation… tout ça. Nous en sommes incroyablement fiers. »

Pour la création de cet album, le groupe a passé de nombreuses heures dans un studio de Charlottetown qu’ils louaient à raison de quelques jours par semaine. « La création et l’enregistrement de ce disque se sont fait un peu comme un emploi de 9 à 5 », confie-t-il. « C’était un processus très différent de nos albums précédents, mais vraiment gratifiants. »

Il poursuit en expliquant que le fait de pouvoir travailler ensemble, sans interruption, sur de nouvelles sonorités, sans compter le fait de pouvoir compter sur le talent d’ingénieur du son et de réalisateur de leur collègue Colin Buchanan, leur a permis d’expérimenter à leur propre rythme. « Nous avions environ 25 démos quand nous avons commencé le processus d’enregistrement », se souvient-il en riant. « C’est pour ça que cet album est beaucoup plus varié dans ses sonorités et ses atmosphères. »

Déjà reconnu pour ses vidéo-clips amusants, le quatuor s’est concocté une scénographie en concert qui comporte une passerelle et des projections qui viennent soutenir l’énergie des chansons du nouvel album. « C’est vraiment le fun », dit MacPhee. « Je suis convaincu qu’avec le recul, nous pourrons dire que cet album et ce nouveau spectacle auront été un moment décisif de notre carrière. »

Et si leur récent passage au Mod Club de Toronto en fait foi, MacPhee a sûrement raison de croire cela. Il se souvient avoir arpenté ladite passerelle devant une salle à guichets fermés et avoir entendu la foule chanter avec lui. Et lors d’un passage, il a carrément laissé l’auditoire chanter à sa place. « C’était la première fois qu’une telle chose se produisait », raconte-t-il en riant. « Je n’avais plus aucun contrôle. C’était fantastique pour moi en tant qu’artiste de scène et auteur-compositeur de voir une de mes chansons appréciées de cette façon. »

Peu importe ce que le futur leur réserve, MacPhee affirme que le groupe n’a pas l’intention de quitter sa province. « Ça signifie de longues heures sur la route, mais on n’a pas de problème avec ça. Les avantages, pour nous, d’être établis ici plutôt qu’ailleurs surpassent les inconvénients », explique l’artiste, citant en exemple leur acquisition d’un presbytère néogothique de 240 m2 pour la ridicule somme de 80?000 $. « Ce serait impensable dans n’importe quelle autre ville. »

Mais quoi qu’il en soit, MacPhee affirme que c’est avant tout pour pouvoir demeurer près de leurs amis, de leurs fans et de leurs familles que les membres du groupe s’entendent tous sur ce point. « Cela nous offre une certaine sécurité », ajoute-t-il. « Et c’est sans doute cette sécurité qui nous a permis de continuer à faire ce que nous faisons depuis si longtemps. »

Faits saillants

  • La vidéo de la chanson « Travelling » de Paper Lions a été visionnée 7,65 millions de fois à ce jour sur YouTube.
  • Das sa précédente incarnation nommée Chucky Danger, le groupe avait remporté le prix de l’enregistrement pop de l’année aux East Coast Music Awards en 2006 pour leur EP 6— pack.
  • Fin 2015, ils ont fait la connaissance du musicien de rue âgé de 12 ans, Braydon Gautreau à Charlottetown et la même semaine l’ont invité sur scène pour chanter « Travelling ».

Discographie :
Two Brothers, a Major, and a Minor (2003), 6-pack (EP, 2004), Colour (2006), Chucky Danger (2007), Trophies (2010), At Long Creek (2012), My Friends (2013), Full Colour (2016)