« Abêtir » est un terme souvent utilisé pour parler de la pop, mais le leader de Metz, un groupe noise rock de Toronto, affirme que c’est à peu de choses près ce que lui et ses compères ont voulu faire pour les chansons de leur premier album éponyme lancé de manière indépendante puis signé par le légendaire label Sub Pop.

Le trio – composé du guitariste et chanteur Alex Edkins, du batteur Hayden Menzies et du bassiste Chris Slorach – avait lancé plusieurs simples depuis sa formation en 2008 et planchait sur les chansons pour leur premier album.

« Pour nous, l’important c’était de dépouiller nos chansons au max afin d’aller à l’essentiel », explique Edkins. « Avant cet album, nos chansons étaient souvent très complexes et alambiquées. Pour cet album, nous voulions nous concerter sur l’idée centrale [de chaque chanson] et la mettre de l’avant. »

« C’était un peu comme décerveler notre musique, la rendre la plus simple possible. Toutes les chansons que nous avons choisies pour l’album étaient extrêmement directes et frappent l’auditeur de plein fouet. » Entre autres choses, Metz a fait un effort concerté pour mettre la voix de l’avant, comparativement à leurs parutions précédentes.

Même si l’enregistrement de l’album a été très rapide, il a été précédé par un nombre considérable d’heures en répétitions, en production de maquettes et en préproduction afin de trouver le son parfait. Les pistes maîtresses ont été enregistrées en compagnie de Graham Walsh (de Holy Fuck) sur une période d’une semaine dans une grange convertie en studio située à Stoney Creek, en Ontario, tandis que les pistes de surmixage, les pistes vocales et le mixage ont été réalisés à Toronto en compagnie d’Alexandre Bonenfant (Crystal Castles) au cours de plusieurs week-ends.

« J’aimerais pouvoir dire que nous avons réalisé l’album nous-mêmes, mais ces gars-là ont été d’une aide incalculable quant à l’aspect technique et comment adéquatement traduire nos idées sur l’enregistrement. »

Que ce soit « Knife In The Water », dont l’intro se veut un clin d’œil au Wall of Sound de Phil Spector, ou les classiques trois accords punk de « Get Off », l’intention de Metz est de créer des « chansons solides qui sont autant pop que punk, un juste milieu où se rencontrent le meilleur des deux mondes », explique Edkins.

De son propre aveu, le chanteur affirme que les sujets abordés sur l’album – avec des titres tels que « Sad Pricks », « Rats », « Nausea », « Headache », « Wasted » – sont nécessairement plutôt sombres, notamment parce qu’il s’inspire d’abord des musiques.

« J’ai beau essayer, je n’arrive tout simplement pas à écrire des paroles joyeuses ou des chansons d’amour sur nos musiques, ça n’a simplement aucun sens. La majorité des paroles sur cet album traitent de frustration et de paranoïa, de la pression qu’engendre la vie dans une grande métropole et notre ère moderne en général, des sujets auxquels la plupart des gens peuvent s’identifier. »