Le rappeur Rollie Pemberton — mieux connu sous son nom de scène Cadence Weapon et pour son titre de poète officiel de la ville d’Edmonton en 2009 — a toujours cherché à repousser les limites de sa musique, mais pour son troisième et plus récent opus intitulé Hope In Dirt City, il a adopté une méthode de production pour le moins inhabituelle.

« Il s’agit d’un processus complètement différent », explique-t-il. « Pour arriver au produit final, j’ai commencé par créer mes pièces de la manière habituelle, en m’enregistrant moi-même, en créant mes propres échantillonnages et mes “beats” à l’ordinateur, mais par la suite, je les jouais pour un groupe de musiciens et je leur demandais d’interpoler mon travail. »

« Je n’ai jamais fait ça auparavant. Ensuite, j’ai échantillonné les enregistrements de ces séances pour recréer les “beats” qu’on entend sur l’album. »

Pemberton a donc créé ces sons et les a enregistrés au studio Chemical Sound en compagnie de Jered Stuffco (DVAS, claviers), Ian Koiter (Shad, basse et arrangements de cordes), Eric Lightfoot (batterie et percussions), Paul Prince (The Cansecos, guitare) et Brett Miles (Magilla Funk Conduit, saxophone) pour finalement ne pas les utiliser.

Ou, du moins, pas sous la forme dont ils avaient été joués.

« Je ne les ai pas manipulés à l’extrême », affirme l’artiste. « Lorsque vous entendez de la guitare sur l’album, c’est vraiment de la guitare. Mais par contre, il y a des échantillonnages, comme sur “Conditioning” où ce n’est pas nécessairement un truc que vous auriez remarqué autrement, car ces échantillonnages sont basés sur de vrais instruments qui ont été hachés menu par la suite.

Mais, poursuit-il, il ne faut pas oublier que tout ça est basé sur mes compositions. »

Bien que Hope In Dirt City, son album le plus accessible à ce jour, ait été salué par une inclusion sur la liste courte des finalistes pour le Prix Polaris, fin septembre — un honneur dont avait également fait l’objet son premier album, Breaking Kayfabe, en 2006 —, cet innovateur du monde du hip-hop affirme qu’il ne réutiliserait pas cette méthode de travail.

« C’est une vision que j’ai eue », confie l’artiste. « J’ai été influencé par plusieurs albums rap qui incorporaient des éléments “live”, dont notamment UGK, Outkast et Devin The Dude, je voulais savoir ce que ça donnerait si j’ajoutais ma touche personnelle à cette approche. »

« Cela dit, je ne referai probablement pas la même chose sur un prochain album. Par contre, comme je sais comment désormais comment faire, ce sera beaucoup plus facile d’utiliser certains aspects de ce processus dans de futurs albums. C’est comme ça que j’entrevois mon futur en tant que créateur de musique. » — Karen Bliss

 

Parcours

  • Sur son simple “Conditioning”, Cadence Weapon rappe “My SOCAN strand is in high demand.” (librement : mon catalogue SOCAN est très couru)
  • Il habite désormais Montréal afin de s’imprégner de l’environnement musical très créatif et « tissé serré » de cette ville.
  • Il a collaboré avec Laura Barrett et Mark Hamilton à la musique pour un court-métrage au sujet du Parc national des Lacs-Waterton dans le cadre du projet National Parks