As I Go, le premier album de Kelsi Mayne, commence avec le son d’une aiguille que l’on dépose sur un vinyle avant d’entendre une chanson gospel qui sert d’introduction à la première pièce, « Woman Waiting ». C’est un clin d’œil à l’enfance de la vedette country passée à Windsor, l’autre côté du pont qui reliait la ville ontarienne à l’épicentre du R&B et de soul « old school », à Detroit, et ces influences s’entendent dans ses chansons où l’on devine aisément son amour pour Aretha Franklin, Stevie Wonder et Destiny’s Child.

As I Go est paru le 27 mars, dans l’œil de la tempête COVID-19, et bien qu’elle a dû reporter son spectacle de lancement, Mayne – une artiste indépendante qui est sa propre gérante, maison de disque et agent de spectacle – a déjà une longueur d’avance. Elle a lancé plusieurs simples au cours de la dernière année et ils ont tous atteint les six chiffres en écoutes sur Spotify et elle a même obtenu plus de 1,5 million de visionnements sur TikTok en seulement 24 heures. Elle a été finaliste du concours « Top of the Country » de SiriusXM et sa chanson « Takin’ U Home » a été en vedette dans le Rogers Hometown Hockey Tour. Et malgré tout, elle voit un bon côté au moment de la parution de son album. « On a le double de publicité vu qu’on doit annoncer l’annulation et qu’on annoncera ensuite les nouvelles dates », dit-elle. « Ça pourrait être pire. J’ai une formation en tant qu’infirmière et je suis contente que tout le monde se protège. »

« J’ai une règle pour notre rituel d’avant spectacle : des shooters et des “squats.” »

Mayne a une voix puissante et merveilleusement country avec laquelle elle impressionne tout le monde depuis son enfance — à l’école, dans les bars de Windsor et dans des festivals comme Boots & Hearts. Mais c’est tout récemment qu’elle a commencé à écrire ses propres chansons. « C’est à la fin de mes études universitaires que j’ai décidé que c’était le moment ou jamais de poursuivre une carrière musicale », explique-t-elle. « J’ai rencontré un gérant qui m’a dit que si je voulais devenir une artiste, je devais apprendre un instrument et écrire mes propres chansons. J’avais 21 ans la première fois que j’ai essayé de jouer de la guitare. Je me dis parfois que j’aurais dû apprendre quand j’étais plus jeune, parce que je serais meilleure comme guitariste et auteure en ce moment. Cela dit, je ne crois pas que je changerais quoi que ce soit, parce que je vis cette vie maintenant et je travaille dans un hôpital et j’ai vécu toutes ces expériences, ce qui m’a permis d’écrire à leur sujet. Je pense que mes premières chansons sont plus solides que si j’avais commencé à écrire quand j’étais plus jeune. »

Mayne est désormais établie à Toronto et elle se rend régulièrement à Nashville pour des séances d’écriture ; il a coécrit toutes les chansons sur As I Go, sauf une, avec des collaborateurs comme Brett Sheroky, Drew Powell PJ Ju et Andrew Peebles. « Quand je suis à Nashville, je ne porte qu’un seul de mes nombreux chapeaux : celui d’auteure », dit-elle. « C’est la seule chose à laquelle je pense. C’est quand je reviens au Canada que je me concentre sur le marketing, les spectacles et tout le reste. »

« Nashville est un environnement très épanouissant pour les artistes en émergence. Les premières fois où j’y suis allée, j’allais dans un bar, j’écoutais la musique en prenant une bière et en jasant avec les gens. C’est comme ça que je me suis bâti un réseau et que j’ai fait la connaissance de plein d’excellents auteurs-compositeurs-interprètes ; pratiquement tout le monde est un auteur-compositeur là-bas. C’est génial de pouvoir travailler avec des auteurs-compositeurs à succès. Et les Canadiens ont le don de se trouver là-bas, ça m’a permis de rencontrer beaucoup de gens. »

Ce ne sont pas les options de carrière qui manquent à Mayne qui est infirmière, auteure-compositrice-interprète, athlète et actrice. « Il y a un endroit et un moment pour chaque chose », dit-elle. « La musique est ma priorité et le reste à sa place quand j’ai le temps. Je ne fais plus d’athlétisme, mais je suis entraineuse bénévole quand j’ai du temps, j’adore ça. »

Selon elle, toutes ces aptitudes sont complémentaires. « Je me donne beaucoup sur scène, et le fait d’avoir pratiqué l’athlétisme m’aide beaucoup. J’ai une règle pour notre rituel d’avant spectacle : des “shooters” et des “squats”. On fait 10 “squats”, on prend un shooter, et allez ! hop ! sur scène ! J’ai une autre règle pour mes spectacles : pas de talons hauts ! J’aime sauter partout et ce n’est pas possible en talons. Mais ce n’est pas grave : les bottes de cowboy sont parfaitement acceptables quand on est une artiste country. »