La musique est entrée relativement tard dans la vie de James O’Callaghan, surtout pour quelqu’un qui, à 26 ans à peine, a déjà accompli des choses remarquables. Comme de partager le grand prix John Weinzweig à l’occasion de l’édition 2014 du Concours Jeune compositeur de la Fondation SOCAN et une nomination pour le prix JUNO de la meilleure composition classique pour son œuvre symphonique Isomorphia.

“Je n’ai aucun antécédent familial en matière de musique et n’ai pas étudié d’instrument lorsque j’étais enfant », révèle-t-il en se remémorant son enfance à Currie (CB). “J’ai commencé par la musique électronique dans mon sous-sol avant mes études universitaires et le diplôme interdisciplinaire que j’ai décroché à l’université Simon Fraser a été mon billet d’entrée dans le monde de la musique. Je me suis d’abord intéressé à l’expérimentation et à la manipulation des sons. Je travaillais le timbre des sons et me suis rapidement dit que j’aurais intérêt à m’orienter vers la production. C’est alors que j’ai appris qu’il existait bel et bien une catégorie musicale qui correspond à ce que je faisais! »

“Je n’ai aucun antécédent familial en matière de musique et n’ai pas étudié d’instrument lorsque j’étais enfant.”

À l’université Simon Fraser, O’Callaghan étudie la musique électroacoustique auprès de Barry Truax et suit les cours de composition instrumentale de David MacIntyre et Rodney Sharman. “Je n’aurais probablement pas pu mettre le pied dans l’univers de la composition sans ce programme unique et totalement ouvert » note-t-il. “Les études que j’ai entreprises par la suite à l’université McGill ont sans aucun doute permis d’accélérer les choses et des nombreuses opportunités sont apparues alors que je travaillais avec Philippe Leroux.”

Isomorphia, sa première commande symphonique, a bien évolué depuis ses débuts, alors qu’il était compositeur en résidence avec l’Orchestre national des jeunes du Canada, et sa nomination au Prix JUNO avec le même orchestre sous la direction du chef Alain Trudel. “Les musiciens de l’ONJC sont tout simplement exceptionnels,” affirme O’Callaghan. “Cette expérience était tout bonnement fantastique et je suis absolument ravi de leurs performances dans le cadre de la tournée nationale de l’orchestre.”

O’Callaghan a terminé sa Maîtrise en musique de l’université McGill l’an dernier (Isomorphia lui servant de travail de thèse) et il envisage d’entamer un doctorat bientôt. En attendant, « un grand nombre d’opportunités et de demandes de collaboration se sont présentées, et je suis obligé de les refuser ou de les remettre à plus tard », se réjouit-il.

Il a fallu d’abord livrer la commande passée par le Groupe de Recherches Musicales (INA-GRM), en coproduction avec Le Vivier à Montréal et dans le cadre d’une résidence aux studios GRM à Paris qui en accueillait la première mondiale le 24 janvier dernier. Une seconde performance, sous l’égide de Le Vivier, est prévue le 11 juin prochain à Montréal où O’Callaghan réside encore aujourd’hui.

Une nouvelle commande de l’Ensemble Paramirabo de Montréal est également au programme avec une première prévue le 4 juin. Dans un autre ordre d’idées, O’Callaghan fait partie des 12 compositeurs qui travaillent conjointement sur un opéra inspiré du Frankenstein de Mary Shelley, produit par l’ensemble montréalais Bradyworks, qui en accueillera la première le 6 mai.

« Chacun des compositeurs contribue à une scène de l’opéra », explique O’Callaghan, « tout comme les différentes parties du corps du monstre ont été assemblées. Les compositeurs travaillant tous plus ou moins de façon indépendante, ce sera très intéressant de voir comment ces différents styles cohabitent. »