Music has always been a way of life for PEI singer-songwriter Tim Chaisson, who recorded and toured with his family’s Celtic group for years before deciding to write his own songs. He has since earned more than 19 industry awards and nominations. Chaisson has been refining his folk- and country-influenced rock sound, backed by his band Morning Fold (Tian Wigmore, Brien McCarthy and Nat Lamoureux MEMBERS?). His latest album, released in 2009, entitled Broken Hearted Beat, was produced by Gordie Johnson and has some co-writes with Joel Plaskett. The video for the title song hit No. 1 on MuchMoreMusic’s Top 10, and Chaisson and Morning Fold have put in critically acclaimed appearances at CMW, NXNE, JunoFest and as opening-night headliners for Atlantic Canada House at the 2010 Olympics.



Dix ans se seront écoulés entre l’arrivée de Laurence Hélie au studio HitHouse (Espace Dell’Arte) et le lancement de son premier album (Gordon Musique), en mai dernier. D’abord technicienne de son, elle accepte l’invitation de Rick Allison à tenter aussi le métier de choriste. « Je n’avais jamais pensé être choriste dans la vie. Mais, un moment donné, tu te rends compte que tout ce que tu aimes faire, c’est chanter. Ça m’a donné de la confiance, de l’expérience. »

 

Tout de même, elle hésitait à aller au bout d’un rêve qu’elle chérissait depuis des lustres : réaliser un album à elle. « Je n’osais pas. Mais ç’a toujours été mon plus grand rêve. C’était toujours en ébullition, en moi. Je ne sais pas pourquoi ça m’a pris tant de temps pour y arriver, Je crois que j’avais besoin d’être bien entourée, de trouver l’équipe parfaite, parce que je suis une personne assez entêtée. Et mon album, je l’entendais d’une certaine manière et pas d‘une autre. Je ne voulais aucune contrainte artistique. »

 

En 2005, elle enregistre un premier démo, entourée d’artistes comme Rick Haworth, Louis-Jean Cormier, Sylvain Clavette et Mario Légaré… « Ils n’ont pas hésité. Ç’a été super cool ! J’étais une no-name, dans le temps. Ç’a été un choc. » L’auteure-compositrice-interprète à l’aube de la trentaine continue de relater ce moment charnière avec une fraîcheur dans la voix et son ton enjoué. « Mon démo était tellement bien ! Ç’aurait pu être l’album. Mais, je sentais que ce n’était pas à point. Je savais trop ce que je ne voulais pas, mais je ne savais pas encore assez ce que je voulais exactement, à ce moment-là. »

 

Poursuivant son exploration pop-country-folk-bluegrass, elle se décide à donner une série de spectacles, en 2007, puis entreprend, en 2009, la réalisation de son premier album, qu’elle autoproduit avec son compagnon, l’ingénieur de son Pascal Desjardins, qui l’a encouragée à concrétiser enfin son projet. « Ç’a été long. Mais ç’a été un bel apprentissage. Je suis très contente qu’on l’aient fait nous-mêmes, finalement. Je le vois comme un projet commun à lui et moi. Et j’ai eu tellement de gens merveilleux qui m’ont fait confiance ! »

 

Mais pourquoi cette fan finie des Hank Williams III, Ryan Adams et Neil Young et qui a toujours écrit en anglais, désirait-elle tout à coup réaliser un album en français ? « J’aime chanter en anglais. Mais j’ai découvert que je pouvais chanter en français et j’ai adoré ça. J’avais écouté d’autres albums français, québécois, dont les textes m’avaient vraiment jetée par terre. Mais quand j’ai entendu l’album de Catherine Durand, Diaporama, j’ai trouvé ça tellement beau ses textes, puis celui de Stéphanie Lapointe, Sur le fil, je me suis dit “Mon Dieu ! C’est en français. Ça me touche, ça me ressemble. Ça se peut, donc !” C’est tellement beau dans notre langue et c’est un défi pour moi. »

 

Avant tout compositrice, Laurence Hélie confie le mandat d’écrire ses textes, sauf deux, à Dave Richard, Brice Homs, Sandrine Roy, Frédérick Baron et Martine Coupal, en plus de composer une pièce en collaboration de Dave Segreti. À la réalisation, on notera le travail de Joe Grass et de Toby Gendron, de même que de Christian St-Germain au matriçage. « Je compose souvent en marchant dans la rue. C’est la vie de tous les jours qui m’inspire des mélodies. J’ai de la misère à m’asseoir pour écrire ; je ne crée jamais sur commande. Et je compose beaucoup avec ma voix, en fonction de ma voix. »

 

Déjà, cette Beauceronne d’origine songe à un deuxième album (souhaitons-le tout aussi charmant et authentique). Fera-t-elle, cette fois, une plus grande place à son talent d’auteure ? « Ce n’est pas tant une question de confiance qu’une question de ne pas écrire pour écrire n‘importe quoi. Pour moi, c’est important de véhiculer un message qui est vrai. Si j’ai de l’inspiration qui me pousse à écrire un texte et que je l’aime et je me sens bien et que… oui, c’est sûr que… mais j’adore mes auteurs. Et j’ai l’impression d’avoir une plus grande fierté encore quand j’ai collaboré avec quelqu’un. »

 

Forte du succès d’estime dont elle jouit (excellentes critiques, no 1 au palmarès Radio-Canada durant deux semaines et choisie par iTunes comme Téléchargement Découverte), de l’équipe qui l’entoure, une tournée de spectacle qui s’amorcera au cours des prochains mois, elle souhaite que sa passion soit contagieuse. « C’est vraiment la seule chose que j’aime faire. J’espère juste pouvoir le faire le plus longtemps possible et être heureuse là-dedans. Je suis très enthousiaste et contente de ce qui m’arrive, mais je prends ça au jour le jour. Je savoure simplement la chance que j’ai de pouvoir être là. »

 

Car, estime-t-elle, dans ce métier, il faut apprendre que jamais rien n’est acquis. « Il faut toujours travailler fort, tout en demeurant réaliste. » D’autant plus en cette période houleuse pour l’industrie. « Mais la musique, elle, va très bien. Il y a tellement d’émergences de musique un peu partout ; c’est fou ! Je pense qu’il faut juste être positif et avoir confiance en l’avenir de la musique. Veux, veux pas, de toute façon… Je pense que les gens qui font ce métier, c’est avant tout une passion et une nécessité. Fais que… »

 



« Je suis jamais chez nous, je suis tout le temps parti. Y’a tellement d’action, de la route, y’a tellement de monde, du nouveau monde. Vraiment, j’ai jamais parlé autant que ça… Pis c’est pas comme si c’était un succès démesuré… » Bernard Adamus semble bien et reste modeste, mais quelque peu abasourdi par la tournure des événements. Il n’y a pas si longtemps que son aventure avec la musique a commencé. Il y a à peine quatre ans, Adamus constate que ses chansons connaissent un accueil heureux dans les fêtes d’amis, que plusieurs fredonnent les refrains, particulièrement sa première chanson écrite en français, « Brun (la couleur de l’amour) ». Encore aujourd’hui, cette chanson est emblématique de son univers folk et blues, teintée par Montréal, une dégaine festive et un joual poétique qui suscite le rictus. « Brun est une pure joke. On étaient en train de manger un déjeuner à 6-7 heures du matin au restaurant du Village sur la rue Wolfe. On ne s’étaient pas encore couchés. On étaient sur la grosse brosse. Le waiter, un grand hispanophone, nous a demandé si on voulaient du pain blanc ou du pain brun. Je lui ai répondu comme si c’était une évidence que j’allais prendre du pain brun, parce que brun, c’est la couleur de l’amour. On l’a ri longtemps. »

 

La petite histoire de l’album Brun, son premier disque, se réalise sous le signe de la simplicité, à la « va-comme-je-te-pousse ». Éric Jarry, batteur et réalisateur d’album, fait une offre amicale à Bernard Adamus lors du spectacle solo de chansons jazz de Benoît Paradis, également tromboniste à ses heures pour Plywood ¾. Jarry propose à Adamus d’enregistrer un disque dans son studio pendant une semaine, « des prises live comme les albums de blues en ’62 ». La réalité est tout autre. « Les horaires, la job, les vacances, la vie, le temps s’est étiré. » Après six mois, Bernard Adamus, toujours en compagnie des fidèles Paradis et Jarry, finalise enfin Brun, lancé au printemps 2009, quelques semaines avant le Festival en chanson de Petite-Vallée.

 

Et heureuse surprise : là-bas, en Gaspésie, loin de Montréal et de ces chansons qui la racontent, l’homme né en Pologne qui arrive au Québec à trois ans avec maman et grand frère, gagne les cœurs. Il met la main sur six des douze prix convoités. « Les concours te permettent de rencontrer tout plein de monde. Et pour moi, Petite-Vallée a été le début de l’affaire… J’ai rencontré [l’attachée de presse] Lise Raymond qui s’est arrangée pour faire jaser ça encore plus. » Loin de se satisfaire de ces bons mots, Adamus poursuit sa conquête. Il gagne le premier prix du FestiBlues International de Montréal le même été, et met la main à l’automne sur le prix ÉCHO de la chanson, décerné par la SOCAN, pour « La question à mille piastres ». Il signe avec le label étoile Grosse Boîte et remporte récemment le concours Les Francouvertes. Pourtant, Bernard Adamus n’a rien du lauréat léché et aseptisé, de l’élève doué, du premier de classe. Chez lui, la musique est avant tout une question de gros « plaisir sale et gratis ».

 

« Et c’est pas à cause de mes grands talents de guitariste que tout ça m’arrive. Je suis un piètre joueur, je ne fais pas de solos, mais je sais jouer fort, » précise-t-il. Non, le succès ne s’explique pas facilement. Il est toutefois possible d’affirmer que la livraison de Bernand Adamus dégage sa propre couleur (eh oui, le brun). Si on pense à quelqu’un, c’est à Plume Latraverse, un modèle que Adamus rencontre lors d’une entrevue pour l’hebdomadaire Voir en juillet 20l0. « Je n’aurais pas pu rencontrer plus grande rock star pour moi dans ma vie. Y’a pas d’artiste que j’aie écouté plus que lui. On se ressemble, oui, sur certains points. Dans l’énergie, dans l’humour. Pis lui aussi, y’a niaisé avec le brun. Mais comme Plume disait, c’est plus une question de culture musicale que d’influences. »

 

Aujourd’hui, la route prend tout, mange tout le temps. Du Nord au Sud, d’Est en Ouest, Adamus et ses cinq musiciens répandent avec succès un message d’amour aux tonalités brunâtres que la foule chante souvent à l’unisson. « En général, quand on termine avec la toune “Cimetière”, on est tous morts, on a réussi à les faire chanter, à les faire taper du pied. À un show à l’Hôtel de Chicoutimi, je me demandais si on allait y arriver. Dans une place qui ressemble à une salle de conférence, où tout le monde était assis, la grosse foire a finalement pogné. J’étais surpris, vraiment. Même chose à Québec où j’étais ému d’avoir fait sold out au Cercle. J’avais les larmes aux yeux. »

 

Aussi, ne questionnez pas Bernard Adamus sur la suite des choses, sur le prochain album. Pour le moment, l’homme qui vit trop pour avoir le temps d’écrire emmagasine les souvenirs, les paysages, le petit bonheur de jouer devant des gens un peu partout au Québec.