Prénom Kalle. Nom de famille Mattson. Remarquez bien les deux L. Il ne faudrait pas confondre ce musicien avec le légume tendance : le chou kale. On lui a donné ce nom en l’honneur de J.J. Cale, le défunt auteur-compositeur à qui l’on doit des classiques comme « After Midnight » et « Call Me the Breeze. » C’est tout un défi à relever du point de vue musical. Mais à 22 ans, il a déjà suffisamment accumulé d’expérience pour être à la hauteur. Il a parcouru l’Europe en tournée, remporté deux prix Northern Ontario de musique, et surtout – grâce à sa muse – il a appris à faire son deuil.

En février dernier, Mattson a lancé Someday the Moon Will be Gold. Ce troisième album de l’auteur-compositeur est aussi le plus personnel. C’est un disque qu’il doutait de pouvoir mettre en marché. C’est son chagrin qui exigeait qu’il écrive ces chansons qui portent sur la mort.

Mattson a parlé à Words + Music avant de présenter un extrait de cet album au Horseshoe Tavern de Toronto. Un mois après le lancement officiel du disque, il se sent à l’aise avec ce cycle de chansons consacrées à la mort. La réaction, tant du public que des critiques, a été extraordinaire.

« Ce disque est une partie de mon âme,  explique Mattson. Il m’a fallu beaucoup de temps avant de vouloir le faire. Je sentais que c’était un risque de mettre ma vie à nu, et j’ai laissé décanter un certain temps. J’ai appris qu’il est bon de laisser s’exprimer cette vulnérabilité. C’est cathartique d’une façon un peu spéciale et les gens y ont bien réagi. »

« Je sentais que c’était un risque de mettre ma vie à nu. »

Cinq ans auparavant, Mattson, à 16 ans, a perdu sa mère. Encore trop jeune pour prendre toute la mesure de cet événement, il s’est tourné vers la musique pour y chercher des réponses. Un jour, en rentrant à pied de l’école, il a écouté l’album Sky Blue Sky de Wilco. Entendre Jeff Tweedy chanter au sujet de la mort lui a apporté un certain réconfort, comprenant qu’il n’était pas seul à se sentir ainsi. Le germe de ce disque, ainsi que l’album Spectral Dusk d’Evening Hymns, ont inspiré le jeune auteur-compositeur à écrire et à enregistrer les chansons chargées d’émotion qui composent Someday the Moon Will be Gold.

En mai 2011, c’est la grand-mère de Mattson qui devait rendre l’âme. Il quitta alors Ottawa pour revenir à la maison de son enfance à Sault Sainte-Marie pour la première fois depuis le décès de sa mère. Les chansons – telles que « A Love Song to The City », l’une de ses nombreuses compositions poignantes, qu’il a écrites dans son salon en un après-midi – lui vinrent rapidement.

« En y pensant maintenant, j’ai fait mon deuil à travers ce disque et je suis ressorti de l’autre côté, » écrit-il dans un blogue sur son site Web. « Je me suis évadé dans ces chansons et, d’une certaine façon, elles ressemblent à tout ce que j’ai quitté, mais au moins elles sont avec moi. »

PARCOURS

  • Sa vidéo pour « Water Falls » a été regardée 250 000 fois sur YouTube et « Thick as Thieves », plus d’un million de fois.
  • Anchors (2011) lui a valu deux prix de la musique Northern Ontario, celui de l’album de l’année (groupe) et le prix SOCAN de l’auteur-compositeur de l’année.
  • Mattson aime jouer au bowling quand il est en tournée : « C’est une façon de s’amuser qui ne coûte pas trop cher. »

FAITS SAILLANTS
Éditeur :
S/O
Discographie : Whisper Bee (2009), Anchors (2011) Lives In Between (EP, 2012), Someday, The Moon Will be Gold (2014)
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www.kallemattson.com