Ce n’est pas un hasard si l’on surnomme Nashville « Music City ». Impossible de faire 10 pas dans cette ville sans croiser un auteur-compositeur ou un interprète aux grands rêves. La population de la ville a explosé au cours des dix dernières années en raison de l’arrivée massive d’aspirants inspirés par les six saisons de la série télé Nashville. Une cohorte de Canadiens s’y font d’ailleurs entendre, ce qui mérite d’être souligné. Parmi eux, on retrouve Kathleen Higgins, Robyn Dell’Unto, Jesse Labelle et Sarah Troy Clark. Voici leurs histoires.

KAT HIGGINS

Kat HigginsActuellement sous contrat chez BMG Nashville par le biais de Patrick Joseph Music, sa plus grande réussite en tant qu’auteure-compositrice à ce jour est sa collaboration à la chanson « Mexico »  de Carrie Underwood, en 2015, en compagnie de Derrick Adam Southerland et Jamie Moore sur l’album Storyteller.

Mais ça n’est pas pour autant la première fois qu’elle a goûté au succès. Elle a passé la majorité de sa vie dans le trio country familial The Higgins qui a lancé deux albums sur Open Road Records. C’est néanmoins lorsqu’elle a mis les pieds à Nashville que son destin a changé du tout au tout.

« The Higgins était de passage à Nashville, et aussitôt que j’ai débarqué de l’avion et que je suis sortie de l’aéroport, j’avais le cœur brisé, car je savais que je ne voudrais plus jamais rentrer chez moi au Canada », raconte l’artiste qui a commencé à écrire des chansons à l’âge de 13 ans. « Mon cœur n’a jamais quitté Nashville depuis. »

Après la pause professionnelle de The Higgins en raison de la grossesse de sa sœur Eileen, son compatriote canadien et auteur-compositeur professionnel Deric Ruttan, ainsi que son épouse Margaret, ont pris Kat sous leurs ailes et lui ont offert un sanctuaire le temps qu’elle s’organise.

Originaire de Delta, en Colombie-Britannique, elle explique que son travail avec The Higgins « m’a permis d’avoir accès à des séances de création auxquelles je n’aurais pas autrement eu accès parce que nous avions un contrat de disque au Canada et les auteurs souhaitaient collaborer à nos simples. » Après avoir participé à la création de « Mexico », une chanson aux accents bhangra, Higgins nous confie qu’elle attend des nouvelles d’une nouvelle chanson qu’elle espère avoir placée auprès d’un artiste country américain. Elle a également placé ses chansons « Old Soul » à l’émission The Voice et « Johnny Cash Heart » à l’émission American Idol.

Et Higgins n’a pas pour autant abandonné sa carrière scénique : elle prépare une tournée canadienne et lancera quelques nouvelles chansons sur Spotify en 2019.

 

JESSE LABELLE

Jesse LabelleAprès un détour dans le monde de la pop de 2009 à 2012 et des succès comme « Easier », le Torontois Jesse Labelle s’est recentré sur sa zone de confort, le country. « Je me découvre en tant qu’artiste », confie Labelle qui enregistrait auparavant pour Wax Records. « Mais si vous écoutez mes premières chansons, ce sont toutes des histoires et les paroles ont toutes des racines country. » Même à son époque pop, Labelle écrivait la majorité de sa musique à Nashville, où il s’est établi depuis 2013.

Son travail pour se développer en tant qu’interprète et auteur-compositeur a porté ses fruits : il a assuré les premières parties de grands noms comme Keith Urban, Brad Paisley, Eric Church, Florida Georgia Line et Thomas Rhett. Il a progressé de manière spectaculaire en tant qu’auteur-compositeur et ses chansons ont trouvé preneur auprès d’artistes comme David Huff, Richard Marx, Jeffrey Steele, Victoria Shaw, Hunter Hayes, Desmond Child, Chris Wallin et Deric Ruttan, pour ne nommer que ceux-là.

Son plus récent succès est la co-création du nouveau simple de Austin Burke, « Slower », qui a déjà plus de 1,5 million d’écoutes sur Spotify et qui devrait être lancé à la radio américaine au début de 2019.

Labelle prévoit lancer un EP en février et il partira en tournée américaine par la suite.

SARAH TROY CLARK

Sarah Troy ClarkDiplômée de Berklee Music à Boston, Sarah Troy Clark se qualifie d’« amibe » qui est encore à la recherche d’elle-même tout en développant son talent. Originaire de Bragg Creek, en Alberta, elle a récemment réussi à placer trois de ses collaborations sur l’album pop ambiant de OBED intitulé Projections, en plus de chanter sur deux d’entre elles, « The Valley » et « Arms’ Length ».

« C’est le projet le plus en vue sur lequel j’ai travaillé jusqu’à maintenant », confie Clark avant d’ajouter que la scène pop de Nashville est actuellement en croissance. Dans son cas, le déménagement à Nashville a principalement été propulsé par des raisons économiques (« déménager dans une autre ville m’aurait coûté une fortune en loyer »), mais elle profite à fond de son temps passé à collaborer avec plein de gens créatifs et a plusieurs chansons dans les cartons.

« J’ai beaucoup de difficulté à retenir mon espoir », avoue-t-elle, parfaitement consciente qu’avoir un pied à Nashville n’est en rien une garantie. Bien qu’elle ait lancé six albums de manière indépendante – certains sociofinancés grâce à Indiegogo -, Clark tente de se concentrer sur l’écriture de chansons pour d’autres artistes.

« Tout ce que je veux c’est de continuer à faire ce que je fais et être heureuse, car c’est inouï de pouvoir faire ça », dit-elle. « C’est encore plus fou de penser que je pourrais y réussir. »