hard logo« L’explosion des nouveaux médias partout dans le monde — pensez à Netflix — a entraîné un changement profond et une croissance importante de l’industrie de la musique de production au cours des cinq dernières années. »

C’est ce qu’affirme Ross Hardy, un compositeur, ex-employé de la SOCAN et éditeur de musique qui a fondé, en juin 2013, et dirige le catalogue et label de musique de production hard.

« Il y a 10 ou 15 ans, vous auriez sans doute eu à éplucher 5000 ‘tracks’ avant d’en trouver une avec une voix », explique Hardy. « De nos jours, les entreprises et labels de musique de production comme la nôtre représentent des opportunités très concrètes et intéressantes pour les compositeurs et les auteurs. Il existe de nouveaux modèles dans le monde de la musique de production qui sont au services des artistes pratiquement comme une équipe de gérance ou d’A&R. La musique de production est en train de devenir le nouveau modèle de maison de disque. »

« Dans les faits, une compagnie de musique de production est à la fois une maison de disque et un éditeur, et c’est ce qui la rend si efficace. Cela permet d’optimiser le processus d’octroi de licence pour le cinéma, la télévision et les autres médias en plus de nous permettre de garder le contrôle sur les bandes maîtresses et les droits d’auteur. Les compilations par thèmes que nous produisons ne sont en rien différentes de n’importe quel autre album. La principale différence est que les médias sont notre principal canal de distribution, et non pas l’industrie de la musique comme telle. »

CraigMcConnell

CraigMcConnell of/de hard

Voilà une bonne nouvelle pour les # CompositeursÀL’affiche de la SOCAN ainsi que tous les autres créateurs qui cherchent à diversifier leurs sources de revenus et leurs avenues créatives.

D’une certaine manière, l’actuelle vitalité de l’industrie de la musique de production est le côté positif de la crise qu’ont traversée bon nombre de compositeurs à l’écran. « Il y a 5 ou 6 ans, alors que je faisais beaucoup de travail pour des émissions de téléréalité et de divertissement, j’ai commencé à remarquer que je voyais de plus en plus de « cues » provenant de catalogues de musique de production, et j’ai commencé à recevoir de moins en moins d’appels de mes clients », explique le partenaire et président de hard, Craig McConnell, un vétéran de la composition à l’écran, producteur de disques et auteur-compositeur membre du conseil d’administration de la Guilde des compositeurs canadiens de musique à l’image (SCGC). « J’avais donc une nouvelle source de concurrence en tant que compositeur : j’ai décidé de mettre sur pied mon propre catalogue de musique de production. C’était très naïf, car je n’avais aucune idée de ce que ça impliquait. »

Tout s’est mis en place lorsqu’un ami commun lui a présenté Hardy, qui travaillait chez l’éditeur ole à la mise sur pied d’un premier catalogue de musique de production, MusicBox. Lorsque Hardy a quitté ole — ou comme il le dit lui-même, l’« université ole » en raison de tout ce qu’il a appris sur l’industrie de l’édition musicale —, il a décidé de fonder un label. Il a été compositeur pour tant de labels au fil des ans qu’il avait accumulé un immense catalogue de musique, en plus d’apprendre une vaste quantité de choses d’une valeur inestimable sur l’industrie. L’un des premiers appels qu’il a faits fut à McConnell. En une seule année, hard a publié 12 compilations de musique de production et était distribué dans quatre territoires majeurs.

Le nouveau accord entre hard et APM
« Lorsque nous avons commencé à parler aux gens [de l’écurie 100 % canadienne de hard], ç’a suscité beaucoup d’intérêt. C’est là qu’APM Music est entré en scène a dit ‘Nous contrôlons les parts de marché au Canada et nous n’avons pas beaucoup de musique canadienne ! »  explique Hardy au sujet d’APM — une entreprise mondiale de musique de production et de musique sur commande établie à Hollywood — et de l’entente qu’il a récemment signée afin d’inclure le répertoire de hard au catalogue d’APM. « Le fait que nous proposons des contenus 100 pour cent Canadiens plaît au marché mondial’, poursuit-il. ‘Par ailleurs, ça nous a toujours agacés, Craig et moi, que la majorité des pièces contenues dans les catalogues de musique de production utilisés au Canada, même aux plus hauts niveaux, viennent majoritairement de compositeurs hors du Canada. »

« Trois ans plus tard, nous en serons bientôt à près de 50 albums et une écurie de près de 50 artistes et compositeurs, tous Canadiens », dit fièrement Hardy.

Et même si la majorité de ses artistes sont bien établis — on y compte pas moins de six lauréats d’un prix JUNO —, la porte de hard est toute grande ouverte aux talents émergents. « Nous sommes de plus en plus un label fondé sur ses artistes et qui soutient les talents émergents », affirme Hardy. « Nous sommes à la fois une maison de disque et un éditeur de musique. Nous sommes fiers du fait que nous offrons aux artistes une visibilité dans le marché qu’ils n’auraient pas eu autrement. Leurs produits peuvent profiter d’une distribution dans plus de 80 pays à travers le monde et de placements média auxquels ils ne pouvaient que rêver, auparavant. Nous disons à tous nos artistes : ‘nous n’allons pas te catégoriser. Fais ce que tu fais le mieux ! Tu as carte blanche. »

Il y a tout de même quelques paramètres plus techniques qui doivent être respectés. Pour travailler avec hard en tant qu’artiste, vous devez avoir la capacité de produire, d’enregistrer et de mixer vous-même vos créations. « C’était presque impensable il a à peine 20 ans, mais plus maintenant », explique McConnell. « Prenez un mec comme Skrillex. Il enregistre ses albums sur un ordinateur portable assis dans son bus de tournée. Il y a plein de gens comme lui maintenant, et pas juste dans le domaine de la musique électronique, des gens qui possèdent l’expertise technique, à l’aide de leur seul ordinateur, pour produire des enregistrements de classe mondiale. Ce sont ces gens avec qui nous voulons travailler. »