Photo par Aldo Nova 1982 (courtesy/courtoisie), Aldo Nova 2019 (James St. Laurent)
Classiques de la SOCAN : « Fantasy », par Aldo Nova (1982)
Article par Claude Côté | jeudi 28 fvrier 2019
36 ans après ses débuts fracassants dans l’industrie de la musique en 1982 , le guitariste-compositeur et producteur montréalais Aldo Caporuscio, alias Aldo Nova a décidé d’enregistrer à nouveau six des dix chansons de son premier album éponyme, disque de rock classique, de rock d’aréna, celui sur lequel on retrouve Fantasy, l’un de ses deux plus grands succès commerciaux, l’autre étant A New Day Has Come (2002) chanté par Céline Dion, et sur lequel il avait composé, arrangé et produit la chanson-titre.
« Fantasy est la chanson qui a lancé ma carrière ! » Une journée et demie de studio et elle était terminée. Sous forme de démo comme les neuf autres chansons. Elle relate un fait vécu : « En marchant à Manhattan, je me suis arrêté au coin de la 40e avenue et Broadway et la sensation que j’éprouvais à ce moment m’a fait dire que tout ce qui m’enivrait les yeux était un fantasme. Le texte a été écrit avant la musique, ce qui était plutôt rare à l’époque ». L’album passera deux mois au palmarès Billboard, atteignant la huitième position.
Le synopsis du clip est assez loufoque : on y voit trois hommes armés de mitraillettes qui liquident les gardiens d’un hangar la nuit. Aussitôt après la pétarade, le vrombissement d’un hélicoptère se fait entendre. Il se pose sur les lieux du crime. En sort Nova, vêtu des pieds à la tête d’un costume moulant aux motifs de léopard et avec les malfaiteurs complices (ses musiciens), il force l’entrée dudit hangar avec sa guitare qui se transforme en laser impitoyable. Plan suivant : le groupe joue Fantasy dans ce décor industriel. Tellement années 80!
City nights / Summer breezes makes you feel all right / Neon-lights / Shining brightly make your brain ignite See the girls with the dresses so tight / Give you love, if the price is right / Black or White / In the streets there’s no wrong and no right….
Et quelques vers plus tard, le coup de grâce :
So forget all you see / It’s not reality, it’s just a fantasy
« En 1981, je jouais des covers avec un groupe dans les clubs de Montréal et ses environs. Je travaillais dans un magasin de musique le jour et de 21h à 3h am, je jouais quatre soirs par semaine à raison de quatre sets par soirs : deux sets de disco, un de rockabilly et le dernier vêtu en Beatle. « Ensuite, poursuit-il, je peaufinais mes propres chansons en studio de 4h am à 9h am et deux heures de sommeil plus tard, je repartais pour une autre journée ».
« Fantasy n’était pas ma chanson préférée de l’album, mais devant la réaction des gens autour de moi, elle est devenue un single. Écrire la chanson n’est pas si difficile, l’arranger, c’est une autre histoire. Il fallait que je reproduise toutes les sonorités qui jouaient dans ma tête. Je suis parti d’une cadence de batterie répétitive (drum loops) pour ensuite y incorporer trois accords de guitare et les fondations étaient établies. J’ai donc utilisé Fantasy et neuf autres chansons pour me construire une maquette. Au final, elles ont constitué un album, sans même les retoucher ».
« J’adore la SOCAN qui m’a toujours appuyé dans mes projets ! »
Tout ce qu’il restait à faire, c’est le mix par Tony Bongiovi (un producteur et ingénieur de son new-yorkais), puis le mastering par le (légendaire) ingénieur de son Bob Ludwig (Led Zeppelin, David Bowie, Queen, Jimi Hendrix, Radiohead,The Police, etc.) le même qui, à 74 ans, est repassé dans ses pistes sur Aldo Nova 2.0.
Aldo Nova 2.0, le titre de ce nouvel album, est donc paru le 19 octobre 2018 sous étiquette MRI. La revisite est plus musclée, plus rock, turbo-charged pour reprendre son expression. En plus des six titres (Fantasy, Ball and Chain, Heart to Heart, Foolin’ Yourself, It’s Too Late et Can’t Stop Loving You), le musicien a une nouvelle chanson à proposer : I’m a Survivor dont le vidéoclip est en cours de production, mais qu’on peut écouter sur YouTube.
« Je suis très enthousiaste du résultat, ça sonne vraiment mieux, le son est plus musclé, futuriste, on dirait une production du 23e siècle ! J’ai voulu préserver l’innocence de ces chansons en y ajoutant l’expérience. Je chante mieux à 62 ans que lorsque j’en avais 40. J’ai approché l’enregistrement de cet album avec la même technologie analogue. Par contre, je ne mixe plus directement sur la console, je préfère sur ordinateur ce qui me donne plus de latitude ».
Qu’est-ce que le Aldo Nova de 62 ans donnerait comme conseil à celui de 1982 ? « Ne fais confiance à aucun agent, gérant, ou producteur ! »
« Fantasy » Écrite par : Aldo Nova Éditée par : Sony/ATV Music Publishing Album : Aldo Nova (1982) Label : Portrait records (FR37498)
Tenille Townes : anatomie d’une percée professionnelle
Article par Nick Krewen | lundi 4 mars 2019
Au moment où la fierté de Grande Prairie, Alberta, fait ses débuts dans une maison de disque majeure en tant que prochaine superstar du country, les statistiques reflétant son succès continueront de s’accumuler. Il y a toutefois un chiffre qui aura plus d’importance que les autres pour Tenille Townes : 140. C’est le nombre de ses concitoyens qui ont nolisé un Boeing 737 afin de parcourir près de 4000 km pour assister à la première apparition de Townes au Grand Ole Opry, à Nashville, en 2018.
« Ma famille, mes amis et toute la communauté ont été indissociables de cette aventure depuis le début », explique Townes. « Ils ont été incroyablement encourageants et enthousiastes depuis mes débuts lorsque je chantais l’hymne national lors des parties de hockey à Grande Prairie. Ils disaient à la blague qu’un jour ils viendraient me voir chanter au Grand Ole Opry de Nashville. »
« Sauf que ce n’était pas une blague. Ils sont venus : 140 d’entre eux ont descendu l’escalier roulant de l’aéroport de Nashville. C’était le plus beau et le plus touchant des câlins qu’une ville entière pouvait me faire, et entrer dans ce cercle pour la toute première fois était sacré pour moi. C’est une chose que je n’oublierai jamais. »
Et un tel geste en dit tout aussi long sur Townes, qui a aujourd’hui 25 ans, qu’il en dit long sur sa communauté. Elle gravit actuellement les échelons des palmarès avec sa pièce « Somebody’s Daughter », son premier simple sur étiquette Columbia Nashville qui, au moment d’écrire ces lignes, avait déjà récolté 500 000 visionnements sur YouTube. C’est une chanson extraordinaire inspirée par une femme itinérante que Townes et sa mère ont vue tenant un panneau en carton près d’une sortie d’autoroute. Mais pour Townes, le périple pour arriver où elle est rendue aujourd’hui ne s’est pas fait du jour au lendemain.
D’abord connue simplement comme « Tenille » au début de sa carrière au Canada, Townes roule sa bosse depuis un bon moment, et son ambitieux sens de l’initiative l’a vue s’embarquer dans une tournée pancanadienne de 32 semaines intitulée Play It Forward (afin d’inspirer les jeunes à faire une différence) durant laquelle elle a jouée dans des centaines d’écoles secondaires presque d’un océan à l’autre (désolé, Terre-Neuve !) à l’autre, puisqu’elle s’est même rendue au Nunavut et dans les Territoires du Nord-Ouest.
À l’âge de 15 ans, Townes a lancé « Home Now », réalisé par Duane Steele, suivi par deux albums réalisés par Fred Mollin pour Royalty Records – Real (2011, pour lequel elle a été mise en nomination pour le prix de l’artiste de l’année aux Canadian Country Music Awards) et, en 2013, Light. Chez elle, à Grande Prairie — et ici encore, la communauté joue un rôle crucial — Townes a mis sur pied le spectacle-bénéfice Big Hearts for Big Kids qui vient en aide à The Sunrise House, un refuge pour les jeunes sans-abri. L’événement fêtera son 10e anniversaire cette année et il a, depuis sa création, récolté plus de 1,5 million pour la cause.
Avec son album Light sous le bras et 45 heures de route derrière elle, Townes s’est établie à Nashville en 2014. Dès son arrivée, elle a fait connaissance de son voisin et compatriote David Kalmusky, copropriétaire des studios Addiction Sound en compagnie du claviériste de Journey, Jonathan Cain. Après que Townes ait pris quelques jours pour prendre le pouls de la ville, Kalmusky l’a prise sous son aile.
“Tenille m’arrivait sans cesse avec des chansons qui me donnaient la chair de poule.”—David Kalmusky
« David est devenu comme un grand frère pour moi et il m’invitait au studio », raconte Townes. « J’écrivais, j’explorais, j’avais le temps et l’espace pour approfondir ce que je souhaite que cette musique représente, qui je suis, et l’authenticité de ma voix. David a joué un rôle crucial dans cette première phase de développement de ce son. »
À mesure que Townes peaufinait son art au fil des quatre années suivantes, Kalmusky ne pouvait qu’être impressionné par sa patience et sa ténacité. « Je me souviens que les gens lui demandaient si elle se sentait frustrée par le fait que les choses ne bougeaient pas vite », raconte-t-il. « Les gens sentaient qu’elle était prête, et elle leur répondait “Il faut ce qu’il faut”. »
David Kalmusky
Et elle faisait ce qu’il faut, organisant constamment des réunions avec des auteurs, des éditeurs et des musiciens en plus de monter sur scène à toutes les occasions possibles.
« Je n’ai jamais rencontré une personne aussi travaillante et passionnée », confie Kalmusky, un vétéran qui a travaillé avec des artistes aussi variés que Journey, Vince Gill, Justin Bieber et The Road Hammers. « Je travaille depuis 32 ans, et il n’y a aucun autre artiste à qui j’ai dédié quatre années de ma vie, produisant 32 démos et 14 bandes maîtresses, en plus d’être leur porte-étendard. Tenille m’arrivait sans cesse avec des chansons qui me donnaient la chair de poule. »
Après cinq années passées à se faire les dents, la satisfaction s’est manifestée en un éclair grâce au plan de match du duo. « Nous avons acheminé les cinq dernières bandes maîtresses que nous avons complétées à des éditeurs afin qu’ils ciblent les dirigeants de l’industrie à Nashville », explique Kalmusky.
Townes avait par ailleurs trouvé un nouvel allié en la personne de Robert Filhart, alors directeur artistique pour ASCAP. « Robert et moi nous réunissions régulièrement et je lui faisais écouter mes nouvelles chansons et je lui demandais avec qui d’autre je pourrais collaborer à écrire d’autres chansons », se souvient Townes. Filhart s’est tourné vers Carla Wallace, copropriétaire de Big Yellow Dog Music, la maison d’édition de Meghan Trainor, Maren Morris et Daniel Tashian, entre autres.
Carla Wallace
« Il m’a envoyé un texto qui se lisait “Il faut que tu entendes cette fille” », raconte Wallace. « Je me souviens bien, quand j’ai reçu sa musique, il ne m’a fallu que deux phrases d’une chanson pour savoir qu’elle était très spéciale. Son phrasé, sa façon de chanter et son sens lyrique unique m’ont immédiatement captivé. » Big Yellow Dog n’était qu’une des trois offres provenant d’une maison d’édition que Townes a reçues la même semaine, mais c’est l’atmosphère de l’entreprise de Wallace que l’artiste a préféré. « Je sentais qu’ils me comprenaient vraiment », affirme Townes. « Ils m’ont entendu. Elle m’a demandé de revenir et nous avons commencé à travailler ensemble immédiatement. »
Au même moment, David Kalmusky a également contacté Jim Catino, le vice-président exécutif de Sony Music Nashville. « Quant à Sony, je tenais à ce qu’il se déplace, qu’il sorte de son bureau », raconte Kamulsky. « Je voulais qu’il vienne dans notre monde pour y entendre et voir Tenille dans un environnement où elle est à l’aise et où elle crée sa musique. Quand Jim s’est assis sur notre divan, elle avait déjà un contrat d’édition majeur avec Big Yellow Dog. »
Ce fut un coup de foudre pour Catino. « J’ai voulu lui offrir un contrat dès la première fois où je l’ai rencontrée », affirme Catino. « Son talent d’auteure-compositrice est si unique, et ses chansons sont authentiques et fidèles à sa personnalité. Et elle est unique en tant que chanteuse, également. Sa voix est vraiment unique et différente. Elle est incroyablement prolifique et ses paroles sont très profondes. C’est une part très importante du format de la musique country, cet art de raconter une histoire. »
Jim Catino
Ils se sont rencontrés un vendredi, et le lundi elle offrait une prestation à Columbia Records Nashville qui a débouché sur un contrat. « Jim m’a téléphoné pendant le week-end pour me dire qu’il y avait une offre sur la table », se souvient Kalmusky.
Townes m’explique que sa famille a une tradition : lorsqu’il y a une bonne nouvelle à partager, elle s’achète de la crème glacée à Nashville et ses parents font de même à Grande Prairie et ils célèbrent au téléphone. « On a mangé beaucoup de crème glacée ce week-end-là », dit-elle en riant.
Alors que Townes travaillait à l’enregistrement des 12 chansons de son album produit par Jay Joyce, elle assurait la première partie de la tournée 2018 de Miranda Lambert/Little Big Town. Columbia n’a pas perdu une seconde et a lancé un EP de quatre pièces intitulé Living Room Worktapes. « On souhaitait offrir quelque chose aux fans », explique Catino. « On a profité de la tournée avec Miranda pour mousser “Somebody’s Daughter” à la radio. »
Catino est convaincu que « sky is the limit » pour Tenille Townes. « Elle sera une superstar », dit-il. « Je crois qu’elle peut devenir l’une des plus grandes vedettes de ce format. Elle a la personnalité. Elle a l’éthique professionnelle. Elle a l’identité. Les chansons, une voix et un chant puissants — elle possède tous les outils pour devenir une vedette incroyable. »
En attendant la parution de son album, Townes passe le temps en assurant la première partie de Dierks Bentley pour la portion nord-américaine de sa tournée, ainsi que pour au moins un spectacle de son idole Patty Griffin et quelques spectacles en Australie… et elle doit se pincer pour y croire.
« Ç’a vraiment été amusant jusqu’à maintenant », dit-elle. « J’en rêve depuis que je suis toute petite et c’est surréaliste de voir tous ces rêves se réaliser : “ce sera vraiment cool, un jour, de vivre à Nashville”, et “ce sera vraiment cool, un jour, d’écrire des chansons”, et “ce sera vraiment cool, un jour, d’entendre mes chansons à la radio”. Toutes ces choses se sont concrétisées pour moi et j’en suis incroyablement reconnaissante. »
Photo par Jackie Osborne
Mackenzie Porter : la co-écriture, sauce Nashville
Article par David McPherson | mardi 26 fvrier 2019
Lorsqu’on a grandi en entendant son grand-père chanter des classiques du country pendant qu’il travaille à la ferme familiale, il n’est pas surprenant que l’on finisse pour aboutir, un jour, à Nashville. Et il n’y a aucun doute que vous vous sentirez chez vous dans cette ville où bon nombre de ces classiques ont vu le jour.
C’est ce qui s’est produit pour l’auteure-compositrice-interprète Mackenzie Porter. Aujourd’hui âgée de 28 ans, elle a grandi sur une exploitation bovine de l’Alberta, près de Medicine Hat. Le son de Nashville qu’elle entendait quotidiennement à la radio a fait partie de son enfance et de son éducation. Tous les membres de sa famille étaient musiciens. À l’âge de quatre ans, elle a commencé à étudier le piano, le violon et le chant et elle accompagnait souvent les membres de sa famille et des cousins dans le groupe familial, dont faisait notamment partie Kalan, un gagnant de Canadian Idol.
Porter vit à Nashville depuis quatre ans. Elle vit également plusieurs mois par an à Vancouver où elle tourne dans la série télévisée Travelers où elle tient le rôle principal (voir encadré). Lors de notre conversation, elle était en train de mettre la touche finale à son nouveau EP dont le lancement est prévu le 22 mars 2019 sur le label indépendant Big Loud Records. Ce recueil de six chansons est sa première fournée de nouvelle musique depuis 2015 lorsque son premier album éponyme a remporté le JUNO de l’album country de l’année. En novembre 2018, Porter a lancé les deux premiers extraits de ce prochain EP, « About You » et « Drive Thru ». C’est son compatriote Canadien et membre SOCAN Joey Moi (Florida Georgia Line, Dallas Smith, Jake Owen) qui a réalisé le EP.
« C’est un heureux mélange de pop et de country », affirme Porter. « Disons que c’est un peu comme du Sheryl Crow, mais country. J’ai écrit la moitié des chansons et les trois autres sont des pièces que le label a dénichées ailleurs. Je suis dans un état d’esprit où je tiens à écrire toutes mes chansons, mais je ne me priverai pas si une chanson géniale se présente à moi ; que la meilleure chanson gagne ! C’est comme ça qu’on se bâtit une réputation. Mais pour chanter la chanson de quelqu’un d’autre, je dois avoir une connexion avec celle-ci et elle doit avoir une connexion avec moi. Je dois sentir que c’est une situation que j’ai vécue et que ce sont des mots que je dirais. »
Porter devait participer au récent camp d’écriture CCMA/SOCAN, mais elle a dû annuler à la dernière minute en raison du tournage d’une vidéo promotionnelle pour une tournée spéciale qui devrait être annoncée sous peu et avoir lieu à l’automne 2019 en compagnie de quelques vedettes du country. « J’étais vraiment déçue de ne pas pouvoir y participer », confie-t-elle.
« Si ma carrière d’interprète ne décolle pas, je continuerai en tant qu’auteure-compositrice, car j’aime tellement ça. »
Se souvient-elle de sa première création musicale ? « Je ne m’en souviens pas hors de tout doute, mais c’était sûrement quelque chose d’horrible que j’ai fait enfermée dans ma chambre », lance-t-elle en riant. « J’espère que personne ne mettra la main sur mon vieux MacBook ! »
Aujourd’hui, Porter écrit toujours seule dans sa chambre, mais ce qu’elle préfère, ce sont les collaborations. La majorité du temps, en semaine, vous la trouverez impliquée dans une séance d’écriture. Elle adore échanger des idées avec d’autres artistes. Les collaborations avec d’autres auteurs-compositeurs font que chacun arrive avec sa propre expérience, ce qui a le potentiel de complètement changer la direction d’une chanson.
Traveler entre la musique et le jeu Porter a commencé à jouer à l’école secondaire. Pendant un certain temps, dénicher des rôles était sa principale activité. Elle a obtenu son tout premier premier rôle dans une série télé à l’âge de 16 ans. Ce n’est que lorsqu’elle a vécu une période creuse durant laquelle elle ne trouvait aucun rôle qu’elle s’est inscrite dans une école de musique et qu’elle est tombée en amour avec la création musicale. « J’avais besoin d’un autre exutoire pour ma créativité », dit-elle. Elle a récemment partagé la vedette avec Eric McCormack dans la populaire série Travelers, une série sur les voyages dans le temps créée par Brad Wright et filmée à Vancouver qui a été en ondes pendant trois saisons. La série se déroule dans un avenir où la technologie existe afin de retourner des gens au 21e siècle afin de sauver l’humanité. Porter y jouait le rôle de « Traveler 3569 », le médecin de l’équipe qui prend la forme d’une femme ayant un handicap intellectuel nommée Marcy Warton. « Eric est l’une des personnes les plus gentilles que j’ai rencontrées », affirme Porter. « Il est si positif et encourageant. Il croyait réellement en notre série et tous ses jeunes acteurs. Mais maintenant que la série est terminée, je me recentre pleinement sur la musique.
“Je suis toujours vraiment nerveuse au début d’une collaboration”, confie-t-elle. “J’ai peur d’arriver avec une idée que les autres trouveront cool, ou pas. Tyler [Hubbard] du groupe Florida Georgia Line a récemment invité plusieurs auteurs dans leur autobus de tournée. Je n’oublierai jamais ce qu’il m’a dit : ‘rien n’est cool tant que tu ne le rends pas cool’.”
Pour Porter, la genèse d’une chanson commence souvent par un “hook” ou un titre. “C’est la méthode Nashville ; 99 pour cent des gens ici fonctionnent de cette manière”, affirme-t-elle. “T’entends un titre que tu ne trouves peut-être pas cool sur-le-champ, mais les mots sont comme un puzzle et, soudainement, tu changes de perspective et tu tiens quelque chose.”
Le conseil de Porter pour les auteurs-compositeurs qui aspirent à de grandes choses est très simple : persévérance, il ne faut pas avoir peur d’y mettre le temps nécessaire. “Écrivez, écrivez, écrivez, et écrivez encore”, dit-elle. “Peu importe votre talent, il vous faut vous débarrasser de toutes les mauvaises chansons avant de trouver celles qui sont vraiment bonnes. J’écrivais 150 chansons par an pendant trois ans avant de commencer à sélectionner les chansons pour ce nouveau EP. C’est parfois décourageant, mais le jeu en vaut la chandelle. Mon conseil : écrivez des centaines de chansons et terminez-les, même si elles sont pourries. C’est comme un muscle. Il faut l’entraîner.”
Si sa carrière d’actrice ou de musicienne devenait trop difficile à poursuivre, une chose est sûre pour Porter : elle n’arrêtera jamais d’écrire des chansons.
“Je suis une auteure-compositrice avant tout”, dit-elle en conclusion. “J’espère que ça n’arrive jamais, mais si ma carrière d’interprète ne décolle pas, je continuerai en tant qu’auteure-compositrice, car j’aime tellement ça. J’ai parfois l’impression de ne plus avoir d’idées. Ça arrive lorsqu’on écrit cinq jours par semaine. On se pose la question ‘de quoi puis-je parler d’autre ?’ Mais les chansons finissent toujours par se manifester. Divers collaborateurs nous inspirent différentes idées. Et de toute façon, il y a toujours plusieurs façons de raconter la même histoire.”