Chad Richardson n’a jamais douté que la musique serait toujours au centre de sa vie. « J’ai toujours su que si je faisais autre chose comme travail, je dépérirais, » dit-il en riant.

C’est pourtant la cuisine – et non la musique – qui a incité Richardson, nouveau directeur général de la Division de Los Angeles de la SOCAN (et membre de longue date de la SOCAN), à quitter sa province natale de Terre-Neuve après avoir terminé ses études secondaires.  « Je suis parti en suivant mon plan B, » admet-il, en décrivant un boulot à l’école des chefs de Paris qui lui laissait juste assez de loisirs pour commencer à écrire des chansons. « Quand j’ai eu terminé en France, je savais que la musique était toute ma vie. »

« Mes deux grandes préférences au monde sont les auteurs-compositeurs et les Canadiens! »

Richardson est donc revenu au Canada, où il a étudié la musique quelque temps à Montréal. Il commença à chanter dans des concours de karaoké pour gagner sa vie, remportant même un prix d’une valeur de 2 000 $ en pneus surdimensionnés (qui ont abouti comme meubles dans son appartement). Bientôt Richardson réalisa son premier enregistrement démo. À la suite d’une erreur d’interprétation d’une lettre de refus d’une grande étiquette de disques, il déménagea à Toronto, convaincu qu’il était sur le point de faire une grande percée. « J’ai interprété la lettre comme si on m’offrait un contrat d’enregistrement, » dit Richardson en riant.

À Toronto, Richardson commença effectivement à percer. Après avoir mis en marché son premier album de façon indépendante, il remporta le concours Q107 Homegrown, ce qui lui permit de financer son deuxième album. Au moment de signer un contrat avec Aquarius/EMI, cet album, The Legends Of Brud, vint à paraître. Or, durant la réalisation de Brud, Richardson décida spontanément de passer une audition pour la production canadienne Rent sur Broadway. « Mon bassiste m’avait mis au défi d’essayer, » dit Richardson, admettant qu’il n’avait jamais joué avant et connaissait très peu le spectacle. « En tout, 15 000 personnes ont auditionné et c’est moi qui a décroché le rôle. »

Richardson s’est donc établi à New York pendant quelques années pour jouer dans la production de Broadway Rent, mais il savait que c’était la musique, et non le théâtre, qu’il avait toujours à cœur. Il déménagea ses pénates à Los Angeles pour se concentrer sur l’écriture et la production musicale, et s’occuper d’autres auteurs-compositeurs engagés dans son entreprise Arrive At Eleven Productions. Par la suite, Richardson eut un engagement avec l’éditeur de musique indépendant ole dans lequel il interpréta des artistes renommés comme Steven Tyler et Timbaland.

Il réactualisa une série d’ateliers internationaux d’écriture, facilitant l’encadrement et le soutien des nouveaux talents, ce qui fit que de nombreuses chansons composées à l’occasion de ses ateliers furent interprétées par des artistes de renom. Certains de ces ateliers transformèrent même la vie de plusieurs auteurs-compositeurs. Par exemple, un ami parla un jour à Richardson d’un artiste soul-roots d’Edmonton, Scotty Hills. Après que Richardson eut découvert sa musique, il l’invita à écrire pour Rihanna dans un atelier à Los Angeles. « Je sentais qu’il croyait sincèrement en ce que je faisais et qu’il souhaitait que je réussisse, dit Hills. Je me suis dit que ce gars-là est réellement passionné par la musique et est prêt à prendre des risques. »

Richardson est enthousiasmé par le nouveau tour de sa carrière, particulièrement par la chance de trouver de nouvelles possibilités pour les auteurs-compositeurs canadiens tout en les aidant à créer ce qui se fait de mieux.

« Quand la SOCAN m’a appelé et m’a dit que j’allais non seulement soutenir ma liste d’artistes mais aider tous les auteurs-compositeurs canadiens, j’ai su que c’était ma place, se rappelle-t-il. Mes deux grandes préférences au monde sont les auteurs-compositeurs et les Canadiens! »–